August 4, 2025

VIDÉO. "Il y a déjà eu deux morts 50 mètres plus loin" : 25 ans plus tard, un hameau à nouveau endeuillé par le crash d’un avion

l’essentiel
Au lendemain du crash d’un avion dans un champ de la commune de Thézac, en Lot-et-Garonne, le hameau de Lansac est encore secoué par le drame. Il y a 25 ans, à quelques dizaines de mètres seulement, deux personnes perdaient la vie dans un accident semblable.

Le paysage champêtre du lieu-dit Lansac à Thézac, situé à un gros kilomètre du centre-bourg de cette commune du Fumélois, a radicalement changé de visage. Une odeur âcre et une pelouse noircie par le feu, sur plusieurs hectares. Ce hameau a été le théâtre, dimanche en fin d’après-midi, d’un dramatique accident : un avion de tourisme s’est écrasé au beau milieu d’un terrain, faisant un mort.

À son bord, Jacques Couderc, 72 ans. Il n’a malheureusement pas survécu au crash. Ce Lotois, résidant à Prayssac, avait décollé quelques minutes auparavant de l’aérodrome de Fumel-Montayral. C’est là qu’il avait basé son avion EuroStar, un aéronef biplace. Ce lundi matin, la carcasse de l’avion est toujours au beau milieu du champ. Un ruban de balisage de la gendarmerie nationale entoure les morceaux de l’appareil. Des débris sont disséminés tout autour. Quelques curieux s’aventurent aux abords de la zone accidentée. C’est le cas de Jacques et Marie-Colette, deux voisins de ce hameau de Lansac.

La carcasse de l’avion a été placée sous scellé par les enquêteurs.
La carcasse de l’avion a été placée sous scellé par les enquêteurs.
DDM G.B.

“On entendait le crépitement du feu”

Ils n’ont pas assisté au crash de l’avion. “On rentrait d’un repas à Cuzorn”, témoignent les deux Thézacais. Quand ils ont vu l’impressionnant panache de fumée près de leur maison, ils ont d’abord cru à un feu dans les bois. Avant de s’apercevoir, en appelant les secours, que le foyer était ailleurs. Les pompiers sont arrivés quelques minutes après eux. L’urgence : contenir l’incendie provoqué par la chute de l’appareil. “Il y a eu un coup de vent soudain en fin d’après-midi”, se souvient Jacques. Heureusement pour eux, la brise poussait les flammes à l’opposé de leur habitation. “On entendait le crépitement du feu, qui donne une peur irraisonnée” avance Marie-Colette. Des vignes, un manège à chevaux et quelques épaves de voitures seront touchées par l’incendie.

Les pompiers à pied d’œuvre au lendemain du crash sur ce terrain de la vallée du Lot.
Les pompiers à pied d’œuvre au lendemain du crash sur ce terrain de la vallée du Lot.
DDM G.B.

C’est surtout la végétation, située entre deux parcelles, qui a été ravagée par les flammes. Pour veiller à ce que le feu ne reprenne pas, les pompiers du centre de Fumel étaient encore sur le pont à la mi-journée de lundi. À l’aide d’un camion-citerne dédié aux feux de forêt, ils arrosent les zones à risque parmi les cinq hectares de chaume parties en fumée. À leurs côtés, l’un des propriétaires impactés par l’incendie.

En octobre 2000, deux hommes perdent la vie dans un accident semblable

Fourche à la main, il ne peut que constater les dégâts. “Va falloir arroser” sourit-il, malgré les circonstances, autour de jeunes arbres, peu convaincu qu’ils continuent à pousser. Lui non plus n’était pas présent lorsque l’avion s’est écrasé à quelques mètres de sa maison. “Je rentrai de Nogaro, et depuis Laplume je voyais déjà le panache de fumée au loin”, raconte-t-il. Une fois arrivé dimanche soir, il n’a pas pu approcher tout de suite. Les gendarmes ont décidé de boucler le périmètre et d’évacuer les habitants proches, le temps de l’intervention des pompiers. Puis, celle des enquêteurs, qui doivent déterminer les circonstances de l’accident.

“Tout le monde est parti tard” assure ce riverain, qui a eu le temps de gamberger et de se replonger dans ses souvenirs. Le 23 octobre 2000, il assistait à un autre crash d’avion, toujours dans cette même zone. “Il y a déjà eu deux morts 50 mètres plus loin”, lance-t-il en tendant le bras vers le lieu-dit Le Tournier. La même image qui revient, celle d’un appareil qui s’est immédiatement embrasé en touchant le sol, ne laissant aucune chance aux deux victimes – Jacques Grenier, 70 ans et Eric Domont, 34 ans. Là encore, le biplace avait décollé de l’aérodrome de Fumel-Montayral, distant de moins de deux kilomètres.

Deux drames, à 25 ans d’écart, qui troublent par leurs similitudes.

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