Chaque été, ils sont nombreux à enfiler leur tenue de travail pour faire tourner les commerces et lieux touristiques de Figeac. Entre petits boulots trouvés par réseau ou après une longue quête de CV déposés, les jeunes saisonniers découvrent les réalités du monde du travail.
Dans les cafés, à la piscine, au musée ou dans les commerces, chaque été, de nombreux jeunes figeacois enfilent leur uniforme de saisonnier. Une expérience parfois semée d’obstacles, mais aussi pleine d’enseignements.
Sur la place Champollion, le café “Le Champo” bat son plein. Il est 17 heures, la terrasse est bondée, et Manu, 21 ans, enchaîne les allers-retours entre les tables et le bar. Cela fait quatre étés qu’il y travaille comme serveur. “J’aime bien l’ambiance de ce café au cœur de Figeac, où on croise les habitués, les touristes, et c’est à dix minutes à pied de chez moi”, dit-il en souriant.
Trouver un job, oui, mais à quel prix ?
Comme beaucoup, Manu reconnaît que les contacts ont joué. “Ma mère connaissait les employeurs, ma sœur y avait déjà bossé”. Mais tous n’ont pas cette chance. Il faut parfois s’accrocher. À 20 ans, étudiante à Toulouse, Louison a arpenté les rues de Figeac avec CV et lettres de motivation en main. “J’ai postulé partout, souvent sans réponse”. Pour elle, tout est une question de timing. “Postuler en avril, souvent c’est déjà trop tard”.

Quant à Nora, étudiante en psychologie à Toulouse, elle a alterné les étés entre différents jobs. En cette fin de saison, elle se tourne à l’accueil du musée d’histoire de Figeac. “J’avais envie de quelque chose de plus calme que la grande distribution, tout en gardant le contact humain”. Si elle reconnaît qu’avoir un bon CV peut aider à obtenir un job, elle insiste sur les différentes contraintes qui peuvent rebuter certains jeunes à postuler : dates et horaires compliqués, souvent coupés pour la restauration, manque d’informations… “Parfois, on ne sait même pas quels commerçants recrutent”. Et puis, les exigences ne collent pas toujours avec les disponibilités des étudiants. “Certains commerçants veulent des saisonniers deux à trois mois, surtout en août alors que beaucoup de jeunes préfèrent travailler en juillet”.
Malgré ces difficultés, les jeunes Figeacois s’accordent à dire qu’il y a des dispositifs mis en place dans la ville. “La mairie offre de nombreux petits boulots, ce qui permet de proposer de l’emploi aux saisonniers” soulignent Nora et Manu. Puis avec l’arrivée des touristes, une petite aide n’est pas de refus pour les employeurs. “L’été, il y a un bon nombre de touristes qui font vivre Figeac, sans ça je pense que la gérante n’aurait pas besoin de saisonniers” confie Manu.
“Je suis fière de pouvoir dire que je me suis payé mes vacances grâce à mon travail”
Et au-delà du simple revenu, cette expérience apporte aussi son lot de satisfaction personnelle. “Même si les journées sont longues, parfois jusqu’à 2 heures du matin, je suis fier de pouvoir dire que je me suis payé mes vacances grâce à mon travail”, confie Manu. Pour Louison et Nora, c’est aussi un moyen de conserver leur rythme, de soulager un peu leurs finances pour l’année, et de découvrir le monde du travail. “On apprend à connaître le monde professionnel, les responsabilités, la relation avec les clients… C’est très enrichissant”.
Et puis, les jobs peuvent être un plaisir pour certains saisonniers. À la piscine du Surgié, deux étudiantes témoignent. “J’ai grandi dans cette piscine avec le club de natation. Y travailler aujourd’hui, avec des gens que je connais déjà, ce n’est pas une contrainte mais un plaisir”.