Par
Le Nouvel Obs avec AFP
Des manifestants pro-palestiniens sur la place Kléber à Strasbourg, le 22 mars 2025. MUHAMMED GUN / ANADOLU VIA AFP
Une manifestation en soutien aux Gazaouis, interdite de défiler dans un quartier où vit une importante communauté juive à Strasbourg, s’est transformée en rassemblement statique ce samedi 2 août, au grand dam des organisateurs qui ont dénoncé une « atteinte à leurs libertés ».
A lire aussi
Interview
Accueil des étudiants gazaouis dans les universités : « Nous signalons que nous souhaitons les voir venir en France, mais la décision revient aux autorités »
« On est très déçus », a déclaré à l’AFP Hervé Gourvitch, du collectif Palestine 67, qui avait attaqué en référé l’arrêté préfectoral interdisant le périmètre en question, dénonçant une « remise en cause inacceptable du droit de manifester et de la liberté d’expression ».
« Nous refusons qu’il y ait des quartiers de Strasbourg dans lesquels il est interdit de manifester son soutien au peuple palestinien », a-t-il déclaré devant les 250 manifestants, selon la police, rassemblés place Broglie dans le centre de Strasbourg. « Etant juif moi-même ça me choque encore plus », a ajouté Hervé Gourvitch, « on a le droit d’être juif et antisioniste ».
Risque de « débordements »
Les manifestants souhaitaient notamment défiler devant l’immeuble où résident des militants d’Urgence Palestine, pour leur apporter leur soutien. L’immeuble a été récemment ciblé par des tags et des dégradations anti-Palestine, des actes de vandalisme condamnés par la maire de Strasbourg, l’écologiste Jeanne Barseghian.
A lire aussi
Récit
« Des familles entières crèvent sans témoin » : à Gaza, le supplice de la faim est devenu une arme de guerre
Mais le tribunal administratif a validé l’arrêté préfectoral. Dans un jugement rendu samedi, le juge des référés relève que la marche devait « se tenir dans un quartier dans lequel réside une forte proportion de personnes membres de la communauté juive », et souligne le risque de « débordements », « eu égard notamment au contexte de fortes tensions qui existe actuellement entre les personnes soutenant la politique d’Israël à l’égard des habitants de la bande de Gaza et celles critiquant cette politique ».
Le juge a estimé que la préfecture du Bas-Rhin, qui n’avait pas interdit la manifestation et avait proposé deux parcours alternatifs, a pris une « mesure proportionnée et n’a pas porté une atteinte grave et manifestement illégale aux libertés invoquées par les requérants ».