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Capture écran d’une vidéo diffusée par Emmanuel Macron sur le réseau social X de l’opération de largage de vivres menée par la France au-dessus de la bande de Gaza. CAPTURE ÉCRAN COMPTE X EMMANUEL MACRON
Après une annonce en début de semaine, la France a procédé ce vendredi 1ᵉʳ août à « une opération de largage de vivres à Gaza », a annoncé sur le réseau social X Emmanuel Macron, qui a rappelé la situation d’« urgence absolue » dans l’enclave palestinienne, où les habitants sont confrontés selon l’ONU à un risque de famine.
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Le président a partagé une vidéo montrant du fret humanitaire largué depuis un avion : « Merci à nos partenaires jordaniens, émiriens et allemands pour leur appui, ainsi qu’à nos militaires pour leur engagement. » « Les largages ne suffisent pas, a prévenu le chef de l’Etat. Il faut qu’Israël ouvre un plein accès humanitaire pour répondre au risque de famine. »
« Un C-130J de l’escadron franco-allemand de la base aérienne d’Evreux a participé à une première rotation de largage de fret humanitaire à Gaza », a également annoncé le ministre des Armées, Sébastien Lecornu, sur X, publiant lui aussi une vidéo de l’opération.
Plus tôt ce vendredi, le ministre des Affaires étrangères, Jean-Noël Barrot, a évoqué « quatre vols emportant chacun 10 tonnes de fret humanitaire au départ de la Jordanie ». « Il faut inonder la bande de Gaza d’eau, de nourriture, de médicaments », a-t-il alors martelé au micro de Franceinfo, dénonçant une « situation intolérable ».
Des largages jugés « inefficaces » par le chef de l’UNRWA
De son côté, l’Espagne a annoncé ce vendredi avoir largué 12 tonnes de nourriture par voie aérienne sur la bande de Gaza. Le ministre espagnol des Affaires étrangères, José Manuel Albares, a par ailleurs rappelé que « la voie aérienne est clairement insuffisante […]. Israël doit ouvrir tous les passages terrestres de manière permanente, afin que l’aide humanitaire entre massivement », a-t-il insisté, exigeant « un cessez-le-feu qui permette la distribution de l’aide ».
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Plusieurs pays occidentaux, dont la France et le Royaume-Uni, ont décidé ces derniers jours de se joindre aux pays du Moyen-Orient pour envoyer de l’aide par voie aérienne sur le territoire palestinien, confronté à une crise humanitaire dramatique. Le chef de l’agence onusienne pour les réfugiés palestiniens (UNRWA), Philippe Lazzarini, a toutefois assuré que ces largages par voie aérienne ne mettraient pas fin « à la famine qui s’aggrave ». « Ils sont coûteux, inefficaces et peuvent même tuer des civils affamés », a-t-il écrit sur X.
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Après près de vingt-deux mois d’une guerre dévastatrice entre Israël et le Hamas, la bande de Gaza est menacée d’une « famine généralisée » selon l’ONU. Les Nations unies ainsi que les ONG estiment qu’il faudrait chaque jour au moins 500 à 600 camions de nourriture, de médicaments et de produits d’hygiène pour subvenir aux besoins immenses des plus de 2 millions d’habitants de l’enclave palestinienne.
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« L’UNRWA dispose de 6 000 camions chargés d’aide bloqués à l’extérieur de Gaza, attendant le feu vert pour entrer », a déclaré Philippe Lazzarini ce vendredi sur le réseau social X, plaidant pour une aide convoyée par la route plutôt que pour des largages aériens. Ces derniers « coûtent au moins 100 fois plus cher que les camions » qui « transportent deux fois plus d’aide que les avions », a relevé le chef de l’UNRWA.