Les industriels français du secteur aéronautique saluent l’exemption de droits de douane décidée par Washington. Une mesure cruciale pour une filière largement tournée vers l’export et étroitement liée à ses partenaires américains.
Un répit bienvenu pour Airbus et ses partenaires. L’annonce américaine d’exempter l’aéronautique civile des droits de douane apporte un grand soulagement au Gifas, le groupement des industries françaises du secteur. L’organisation parle d’une “décision d’exemption, fruit d’un important travail de dialogue transatlantique à tous les niveaux, qui sera bonne pour une industrie équilibrée entre la France et les États-Unis”.
Un secteur très imbriqué
Concrètement, cela signifie que les pièces et avions circuleront toujours sans frais supplémentaires entre l’Europe et les États-Unis, résument Les Echos. Dans ce secteur dominé par deux géants, Boeing et Airbus, des centaines de fournisseurs travaillent main dans la main des deux côtés de l’Atlantique. “Mettre des droits de douane en représailles n’a pas de sens et ne ferait, à court terme au moins, que des perdants des deux côtés”, expliquait récemment Guillaume Faury, PDG d’Airbus.
Les industriels français du secteur exportent plus de 80 % de leur production, soit plus de 51 milliards d’euros en 2024. Une taxation aurait donc été un coup dur pour cette filière déjà très complexe. Les pièces d’un même moteur peuvent traverser plusieurs fois l’océan avant de sortir d’usine, comme le montre l’exemple du moteur Leap fabriqué par Safran et General Electric qui équipe à la fois les Airbus A320 et les Boeing 737. Cette exemption leur évite aussi un casse-tête administratif : personne n’avait calculé de droits de douane dans l’aviation civile depuis plus de quarante ans.