Une chute à l’entrée du dernier kilomètre a limité les vainqueurs possibles et l‘impressionnant Transalpin n’a pas laissé passer sa chance.
La bonne nouvelle du jour, le sourire de Tobias Halland Johannesen. Sorti de l’hôpital avec le feu vert de la faculté, le Norvégien a repris sa place dans le paquet comme si de rien n’était. Pas au point quand même de tenter une échappée qu’aucun cador n’aurait validé de toute façon, mais avec un dossard, ce qui n’était pas gagné la veille en fin d’après-midi. Il a volontiers laissé sa place en tête au vainqueur de Pech David et de Toulouse, son compagnon chez Uno-X Jonas Abrahamsen, très efficacement accompagné par le Toulousain Quentin Pacher (Groupama-FDJ), le Vendéen Mathieu Burgaudeau (TotalEnergies) et le Campanien Vincenzo Albanese (EF Education). A quatre, pas de tactique, ni de cache cache, tous à bloc et jusqu’au bout !
Premier à rompre l’harmonie au moment du retour des empêcheurs de gagner en rond (ils n’avaient plus que vingt-cinq secondes à dix bornes, les tentatives des Ineos, puis de Van Aert de se joindre à eux avaient avorté), le Norvégien parti seul. Premiers rejoints, les deux Français à bout de forces. Alors que Tadej Pogacar, invisible du Pertuis à Tartaiguille (joli nom non ?) se positionne à l’avant sous la pluie qui tombe depuis une demie heure dans la roue rassurante de Pavel Sivakov, les équipiers des sprinters en action jusque-là (quel travail encore pour le champion des Etats-Unis Quinn Simmons !) laissent leur place aux partenaires des leaders.
Ça glisse et ça tombe
C’est le cas des Visma sur la droite alors que tout le monde passe sans pépin (le pauvre Louis Barré avait goûté du bitume un peu plus tôt, Alaphilippe, Page, Cort, Rodriguez aussi du côté de Marsanne), cette première ligne d’arrivée symbolisée par le damier de la zone sprint (à 5 km).
Ensuite, vous pouvez, au choix, faire des cabrioles, des triples saltos, briser une roue, manger votre guidon, vous asseoir sur le bas côté, ou tout simplement crever, le chronomètre ne vous réclame rien, c’est une drôle de protection artificielle et quand la route devient glissante comme à Valence c’est quand même très confortable.
Confortable et efficace, le strike de la flamme rouge est venu le confirmer. Emmené par Lund Andresen, Pavel Bittner a voulu à tout prix garder sa roue alors que Barthe sur sa gauche et Renard de l’autre côté, refermaient le passage. En perdition, le Tchèque a expédié le Béarnais dans les barrières, et l’Alsacien a l’opposé, Girmay touché à l’épaule droite, Asquey, Carlos Rodriguez ont provoqué un barrage involontaire, Tim Merlier très adroit pour sauter le piège a ensuite lancé beaucoup trop tôt.
Le sprint « massif » n’a donc concerné que… huit candidats, Jordi Meeus a eu le temps d’y croire mais pas de remonter Jonny Milan qui reverdit sous l’orage et touche sa deuxième victoire d’étape précieuse dans la course au « vertige ». L’autre image du jour, c’est le très poilu grizzli Simmons qui passe la ligne ostensiblement applaudi sur sa droite par Thibau Nys et sur sa gauche par Toms Skujyns. Eux savent mieux que personne à quel point son rôle a été important dans le succès du sprinter maison des Lidl-Trek.
L’humeur du jour : Machu Picchu
Vous n’avez peut-être pas mis de champagne au frais, mais nous fêtons aujourd’hui le 114e anniversaire de la découverte du sanctuaire inca de Machu Picchu ! Le même jour, l’Aveyronnais Gustave Garrigou se reposait à Brest avant les trois dernières étapes du Tour 1911 et son sacre parisien. L’Amérique du Sud a beaucoup donné à la Grande Boucle avec de coureurs (et un vainqueur, Bernal) venus de Colombie donc, du Brésil, d’Argentine (avant Flecha, grâce au Breton de Buenos-Aires, « Petit-Breton » vainqueur en 1907 et 1908), de l’Equateur, (le Chilien Oyarzun s’est contenté du Giro) mais on attend toujours le premier Péruvien. Il est possible que vous ayez croisé le Palois de Monein, Dimas Robin, licencié à… Chambéry, sur les courses de la région, à Barcelone-du-Gers ou ailleurs, il envisage de repartir à Lima où il a grandi (sa mère est Péruvienne) pour réaliser ses rêves olympiques à Los Angeles. Ben Thomas a donc plus de chance de le retrouver sur les parquets que sur les cols. On se souvient aussi d’Alain Quispe passé par Briquebec-Cotentin… Pour en revenir à Machu Picchu, l’Américain Hiram Birgham III beau joueur a indiqué que Lizaraga l’avait précédé sur le site neuf ans plus tôt… Premier, deuxième, qu’importe, demandez donc à Vingegaard !