L’ex petite amie de Cédric Jubillar a été auditionnée par les enquêteurs ce mercredi 23 juillet, suite aux “aveux” du peintre plaquiste qu’elle dit avoir recueillis lors de parloirs en prison. Par voie de communiqué, son avocat, Me Alogo de Obono, dénonce des atteintes à la vie privée de sa cliente.
L’ex petite amie de Cédric Jubillar a été entendue ce mercredi 23 juillet par les gendarmes de la section de recherches de Toulouse, deux jours à peine après le supplément d’information ordonné par la présidente de la cour d’assises du Tarn.
Pendant plus de trois heures, Judith (prénom d’emprunt), une jeune femme âgée de 31 ans et domiciliée dans le Gers, a détaillé devant les enquêteurs les confidences qu’elle dit avoir reçues de Cédric Jubillar. Ces informations, selon elle, lui aurait été communiqué par le suspect lors de parloirs, à la maison d’arrêt de Seysses, où le peintre plaquiste, accusé d’avoir tué sa femme Delphine, est incarcéré depuis juin 2021.
“C’est comme ça que je l’ai étranglée”, aurait-il confié en mimant le geste du meurtre à la jeune femme, autorisée à lui rendre visite à l’automne 2024. Des propos glaçants qui constituent la première description d’un supposé passage à l’acte prémédité, près de quatre ans après la disparition de Delphine Jubillar en décembre 2020 à Cagnac-les-Mines. Selon son récit, l’artisan aurait ensuite déposé le corps de sa femme “à une quinzaine de kilomètres de Cagnac”, “sur un terrain agricole”. Un endroit qu’il aurait repéré en amont en se rendant sur l’un de ses chantiers.
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À l’issue de cette audition libre, l’avocat de Judith, Me Joaquinito Maria Alogo De Obono, ne s’est pas exprimé sur les échanges que sa cliente a pu avoir avec les enquêteurs. Il a en revanche dénoncé par voie de communiqué ce qu’il estime être des atteintes à sa vie privée.
L’avocat explique ainsi que “plusieurs journalistes couvrant médiatiquement cette affaire ont investi l’immeuble dans lequel réside ma cliente, en interrogeant ses voisins d’une part et, d’autre part, en déposant des cartes anonymes dans sa boîte aux lettres ; certains d’entre eux ont livré, dans la presse, son prénom, en totale violation de sa volonté de ne pas apparaître.”
“Préserver son anonymat”
“De telles pratiques, loin de garantir la sécurité et la vie privée de ma cliente, sont peu compréhensibles, tant elles interrogent et interpellent”, poursuit-il.
À la suite de la révélation de ces confidences par La Dépêche du Midi le 9 juillet dernier, Judith avait longuement témoigné dans plusieurs médias. Son conseil affirme néanmoins aujourd’hui que la jeune femme, “depuis le début de ce dossier, a souhaité préserver son anonymat et a souhaité que sa parole – dont elle mesure aujourd’hui l’importance – soit réservée à la Justice”.
Cette audition peut-elle désormais remettre en cause l’organisation du procès de Cédric Jubillar, long de quatre semaines, qui doit s’ouvrir à Albi le 22 septembre prochain ? Tout dépendra de la présidente de la cour d’assises du Tarn, Hélène Ratinaud. Les gendarmes qui ont entendu Judith ont jusqu’au 31 juillet pour remettre leur rapport à la magistrate qui décidera alors si le calendrier judiciaire doit être bousculé. Elle peut ainsi ordonner de nouvelles fouilles, tout comme demander une confrontation avec le suspect. Autre possibilité : faire témoigner l’ex petite amie à la barre, lors du procès.