Chaque mercredi jusqu’au 27 août, la rédaction vous emmène à la découverte d’un sport de pleine nature par le prisme d’une figure locale. Cette semaine, place au trail, qui ne cesse de gagner du terrain en plein boum de la course à pied. Dans un département disposant d’une topographie rêvée pour cette pratique, il est même devenu un levier majeur en termes d’attractivité. Comment affronter les chemins de l’Aveyron ? Coureur émérite, Nicolas Cantagrel ouvre la voie.
L’histoire d’amour entre le Rouergue et la course à pied de pleine nature ne date pas d’aujourd’hui. “L’Aveyron est l’un des berceaux du trail”, rappelle Nicolas Cantagrel. Alors, au moment de choisir quelqu’un pour parler de cette pratique en plein essor, le panel d’interlocuteurs est large. Gilles Bertrand, précurseur avec la création du festival des Templiers en Sud-Aveyron dès 1995, Adrien Séguret, entraîneur de l’équipe de France de trail… ou bien d’autres encore auraient parfaitement rempli ce rôle. Mais le choix a été fait d’un acteur multicasquette du territoire, à la fois coureur, entraîneur, organisateur et chronométreur de courses, Nicolas Cantagrel.
Rodelle, terre d’attache
Le rendez-vous est fixé à Rodelle. Dans un village qui lui tient particulièrement à cœur, étant domicilié à Bezonnes à quelques kilomètres de là. “Cette vallée du Dourdou, c’est mon terrain d’entraînement depuis très longtemps… J’aime ce mélange entre terrain très sauvage et spot trois étoiles avec un village comme Rodelle qui est magnifique, explique-t-il. Mais j’aurais pu choisir des dizaines d’autres lieux et parcours !” Sûrement ce qui lui a donné l’idée de choisir ce camp de base pour deux épreuves qu’il organise, l’Ekip trail, couru en équipes de cinq athlètes et les Vagues nocturnes du Dourdou, dont l’horaire de départ est différé en fonction de l’âge et du sexe des coureurs, afin de les mettre sur un certain pied d’égalité. “Certes, on ne peut pas avoir de montées sèches de 500 mètres de dénivelé positif comme dans les gorges du Tarn, mais le terrain est incroyable et depuis plusieurs années on a travaillé pour ouvrir plusieurs chemins très sympa”, cite-t-il. Ce qui l’a très tôt poussé à prendre la vague de l’organisation de courses. “Sur ce secteur, il y a un véritable frémissement dans le département avec de grosses grosses courses comme les Templiers. Il y a de plus en plus de participants et ils viennent de plus en plus loin”, se réjouit celui qui s’est classé quatrième de la dernière édition de l’ultra de la Trans Aubrac (108 km, 3 500 m D +).
“On a un potentiel énorme”
Mais il ne s’agit que de la partie émergée de l’iceberg. La construction d’une terre de trail se faisant au quotidien. “Les parcours de trail (lire ci-contre, NDLR) donnent une vraie dynamique. Cela crée une émulation chez les coureurs et rend accessible le sport à tous avec des itinéraires gratuits, ouverts toute l’année et entretenus”, explique le professeur d’éducation physique et sportive au collège de la Viadène à Saint-Amans-des-Côts. En plus de constituer un atout touristique à la belle saison, mettant en lumière certains des plus beaux paysages du département. Un élément prépondérant dans le sport de pleine nature. “Lorsqu’ils viennent ici, de nombreuses personnes me disent “mais quelle chance vous avez !”” Alors, si l’Aveyron ne dispose pas d’un terrain de haute montagne comme dans les Alpes, tout est réuni en matière de sport de pleine nature. “On a un potentiel énorme. Il est très bien exploité dans le sud du département et dans le nord, ça commence à être le cas”, résume Nicolas Cantagrel, qui se prépare cet été pour la coupe du monde de raid, discipline mêlant course à pied, via ferrata, VTT, course d’orientation, packraft…
Et ce, dans tous les coins du Rouergue. “Sur la Viadène, il y a plein d’endroits que les Ruthènois ne connaissent pas par exemple du côté de Bès-Bédène, sur l’Aubrac, j’adore courir dans la forêt domaniale, sur Trail d’aqui on a su construire des parcours super sympas comme Estaing, Campuac… Et bien sûr, il y a le Sud-Aveyron, avec l’incontournable Pouncho d’Agast à Millau”, Nicolas Cantagrel regorge d’idées… De quoi passer un été sportif.