December 25, 2025

"Quand on aime manger, on aime fabriquer de bons produits !" : depuis près d’un demi-siècle, la maison Godard s’illustre dans le foie gras et les truffes

l’essentiel
SÉRIE : “Mon entreprise est aussi l’histoire de ma famille”. Créée en 1978 par Alain et Michèle, la maison Godard, spécialisée en foie gras mais aussi en truffes, continue de prospérer. Une belle réussite lotoise qui espère voir de nombreuses générations prendre la relève.

Chez les Godard, le foie gras, c’est avant tout une affaire de famille. “Il n’y a pas de secret, quand on aime manger, on aime faire et fabriquer de bons produits !”, s’amuse gentiment Annabel Godard. Installée à son bureau gourdonnais, elle est la deuxième génération à fouler l’entreprise. Cela fait 47 ans que la société perpétue les savoir-faire du Sud-Ouest en matière de gastronomie locale.

La famille au complet, avec Annabel au centre.
La famille au complet, avec Annabel au centre.
Photo autorisée pour la Dépêche du Midi

“Les choses se sont faites au fil du temps”

L’aventure commence, donc, en 1978. “Mon père, Alain, travaillait pour la maison Bizac, l’une des deux grosses entités de foie gras à l’époque. Après plusieurs années, il décide de créer sa propre entreprise. Ma mère, elle, faisait déjà de la vente par correspondance depuis leur garage à Souillac”, se remémore celle qui est aujourd’hui directrice générale. “Tout était situé ici : l’atelier de production, la logistique et la boutique. Ils ont commencé avec deux employés. Ça a bien changé depuis !”, plaisante Annabel. Aujourd’hui, la maison Godard compte une centaine de salariés, différents sites (le site historique avec les bureaux, le commerce, toute la logistique, un site de production des pâtés et plats cuisinés à Gourdon, et un autre site de production spécialisé dans le foie gras à Payrignac), et onze magasins (dont un à Paris et un à Lyon). Le prestige de la compagnie est le fruit d’un travail acharné d’une famille passionnée.

Le renouveau de l’entreprise a déjà commencé.
Le renouveau de l’entreprise a déjà commencé.
Photo autorisée pour la Dépêche du Midi

“Pascal, mon frère, a rejoint l’entreprise en 1984. Il était issu d’une école de transformation des viandes. Mon père était demandeur qu’il le rejoigne. Puis, je suis arrivéeen 1986. Pour moi, au début, ce n’était pas une évidence parce que j’avais pensé à autre chose. Mais la vie fait qu’on ne fait pas toujours ce qu’on pense ! Les choses se sont faites au fil du temps. Mais Pascal et moi, on est tous les deux ravis de faire partie de l’aventure”, décrit Annabel.

Le credo : respecter le savoir faire du Sud-Ouest

En 1992, un gros tournant s’écrit dans l’histoire de la famille. Les Godard achètent l’une des plus anciennes maisons de négoce de truffe, l’entreprise Chambon & Marrel, à Souillac. Jamais très loin de leurs racines gourdonnaises. Le mariage entre la truffe et le foie gras est réussi, la firme familiale devient en 2006 Godard – Chambon & Marrel. “Pendant un temps, mon plus jeune frère avait aidé mon père avec la truffe. Depuis, il est parti vers d’autres horizons”, glisse Annabel. Et pour reprendre sa suite, nul autre que le neveu de la directrice, Thibaut. Âgé de trente ans, il est désormais la troisième génération des Godard à intégrer la société familiale. Les parents, eux, ont quitté l’entreprise en 2024. Mais Annabel confie : “Notre père passe tous les jours nous voir !”

L’aventure familiale a commencé avec le foie gras.
L’aventure familiale a commencé avec le foie gras.
Photo autorisée pour la Dépêche du Midi

“Quand la truffe finit, le tourisme reprend… Et ainsi de suite. On est très occupés toute l’année ! Dans notre métier, on fait à peu près la moitié du chiffre d’affaires entre la mi-octobre et la fin décembre”, sourit Annabel. Pas de quoi chômer. Chaque année, 100 tonnes de foies gras sont utilisées pour confectionner les foies gras et les pâtés à base de foie gras, dont 7 tonnes d’oie (7 %) par an ; et côté truffes, on frôle les deux tonnes. “Malgré son développement, la société Godard reste fidèle à l’objectif qu’elle s’est fixé depuis le départ : fabriquer des produits de qualité”, insiste la quinquagénaire. Toutes les matières premières viennent du Sud-Ouest, voire du Périgord. “Tout est une question de cahier des charges à respecter. Nous allons chercher la viande dans des abattoirs selon certains critères. Cela a été un peu compliqué les quatre dernières années, avec la grippe aviaire. Mais nous avons gardé le cap. Nous n’achetons pas la bête entière, on sélectionne des morceaux. Pour faire du foie entier, c’est une certaine catégorie de produits, et pour faire du bloc, une autre…”, de quoi aller chercher de la qualité. Pour preuve, la maison Godard est régulièrement médaillée. En 2023, neuf médailles au concours général agricole lui ont été attribuées. Depuis 1993, le chiffre monte à 99. Un beau palmarès, qui donne confiance en l’avenir.

Le futur, justement, il se construit dès à présent. “Nous travaillons sur une nouvelle image de marque : un nouveau logo, une charte graphique revisitée, un packaging repensé…”, liste Annabel. Le but : assurer une identité plus contemporaine sans jamais renier son authenticité. Alors, si l’enseigne change son image, sa recherche d’excellence et son savoir-faire local sont toujours la motivation. De quoi assurer un bel avenir à la maison Godard, qui peut espérer voir de nombreuses générations se succéder dans l’entreprise familiale.

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