Le président ukrainien Volodymyr Zelensky lors d’une conférence de presse au Conseil européen, le 18 décembre à Bruxelles. NEWS AGENCY GERMANY/SHUTTERSTOCK/SIPA
La dernière version du plan américain pour l’Ukraine détaillé ce mercredi 24 décembre par Volodymyr Zelensky, a fait l’objet de négociations séparées avec les Ukrainiens et les Russes, notamment en Floride le week-end dernier. Il ambitionne de mettre fin à près de quatre ans de guerre entre la Russie et l’Ukraine, bien que l’accord de Moscou, qui n’a pas l’intention de renoncer à ses objectifs, ne soit pas gagné.
Ce plan prévoit notamment un gel du front sans régler la question d’une possible cession de territoires à Moscou. La balle est désormais dans le camp de la Russie dont Zelensky attend une réponse ce mercredi. Le président ukrainien n’a pas publié d’ébauche de ce document mais présenté le contenu du plan point par point lors d’un briefing avec des journalistes, dont l’AFP, à Kiev. « Le Nouvel Obs » fait le point sur les grandes lignes.
• De possibles zones démilitarisées
Le président ukrainien a affirmé que la dernière version du plan prévoit de geler le front sur les lignes actuelles. Selon lui, le texte prévoit que « la ligne de déploiement des troupes à la date de cet accord est la ligne de contact reconnue de facto », une situation qui ouvrirait la voie à des discussions sur la création de possibles zones démilitarisées.
« Un groupe de travail se réunira pour déterminer le redéploiement de forces nécessaires pour mettre fin au conflit, ainsi que pour définir les paramètres des futures possibles zones économiques spéciales », a-t-il ajouté.
• Pas de « consensus » trouvé sur les territoires et la centrale de Zaporijjia
Selon lui, les négociations entre Kiev et Washington n’ont toutefois pas permis d’aboutir à un « consensus » sur ces questions territoriales, alors que Moscou demande notamment que Kiev lui cède la partie de la région orientale de Donetsk encore sous son contrôle.
Volodymyr Zelensky s’est dit « prêt à rencontrer les Etats-Unis au niveau des dirigeants afin d’aborder les questions sensibles », après avoir déjà appelé par le passé à une rencontre tripartite avec le président russe Vladimir Poutine.
Concernant la grande centrale nucléaire de Zaporijjia, occupée par la Russie depuis 2022 et située dans le sud de l’Ukraine, le plan propose qu’elle soit exploitée conjointement par Moscou, Kiev et Washington, une éventualité rejetée par Volodymyr Zelensky.
« Pour l’Ukraine, cela semble très inapproprié et pas tout à fait réaliste », a-t-il déclaré aux journalistes, dont ceux de l’AFP.
• Une intégration à l’Otan pas écartée
Autre demande majeure de Moscou non réglée : selon le président ukrainien, la nouvelle version du plan n’exige pas que l’Ukraine renonce formellement à intégrer l’Otan.
« C’est à l’Otan de décider si elle souhaite ou non accueillir l’Ukraine parmi ses membres. Et notre choix est fait. Nous avons renoncé à modifier la Constitution ukrainienne pour y inscrire que le pays ne rejoindra pas l’Otan », a déclaré le dirigeant ukrainien. Une précédente version du plan rédigée par les Etats-Unis exigeait de Kiev un engagement juridique à ne pas rejoindre l’Alliance.
· Zelensky s’engage à une élection présidentielle après la guerre
Le président ukrainien a assuré qu’il organisera une élection présidentielle après la signature d’un accord mettant fin à la guerre avec la Russie, selon la dernière version du plan américain.
Il a déclaré aux journalistes que cette nouvelle mouture du document, qui a été envoyé à Moscou pour commentaires, stipule que « l’Ukraine doit organiser des élections dès que possible après la signature de l’accord ».
• Une réponse russe attendue ce mercredi
Volodymyr Zelensky a en revanche indiqué que tout accord prévoyant un retrait des troupes ukrainiennes devait être approuvé par référendum par les Ukrainiens, ce qui nécessiterait un cessez-le-feu de 60 jours.
Le président ukrainien a dit s’attendre à une réponse mercredi de la Russie sur cette nouvelle version du plan américain. « Nous aurons une réaction des Russes après que les Américains leur auront parlé », a-t-il déclaré.
Interrogé à ce sujet mercredi, le porte-parole du Kremlin, Dmitri Peskov, a indiqué que Moscou était en train de « formuler sa position » et refusé d’en commenter les détails.

