December 24, 2025

"Même pour des CDD, ça bloque" : après 102 candidatures, et 40 ans d’expérience, ce cadre de l’aéronautique reste au chômage

l’essentiel
Malgré quarante ans d’expérience et des centaines de candidatures, Claude, Toulousain spécialisé dans l’usinage et les méthodes industrielles, enchaîne les refus. Un parcours qui interroge la place des seniors sur le marché du travail, alors que l’âge de départ à la retraite recule

Claude (il s’agit de son deuxième prénom) a compté : en un an, il a sollicité 58 entreprises, 28 SSII et 16 agences intérim pour décrocher un poste de responsable en méthodes et process dans l’aéronautique, spécialisé dans l’usinage des matériaux. Bilan : malgré ses 40 ans d’expérience en France et à l’international, et une expérience de chef d’entreprise, il n’a eu que huit entretiens, tous soldés par une réponse négative.

“J’ai fini par me dire que c’était peut-être mon âge le vrai problème”, confie-t-il. Si au départ il recherchait des CDI dans le domaine de l’hydrogène, une de ses spécialités, il a dû se recentrer sur son cœur de métier, l’usinage et les méthodes industrielles. Mais même en acceptant des CDD et des missions d’intérim, les portes sont restées fermées. “Peu d’offres, peu de débouchés.”

“C’est mon âge qui fait peur”

Claude, sexagénaire confiant, a pris les devants et a évoqué ouvertement son âge dans ses démarches, expliquant que l’expérience et la stabilité sont des atouts. Mais la réponse est toujours la même : même pour des CDD, cela bloque. “Moi qui gagnais 70 000 € par an, je demande aujourd’hui 40 000 €, ce qui est raisonnable, mais on me dit que je suis ‘surqualifié’. Certains redoutent que je parte si je trouve mieux, alors que je veux juste travailler.”

Cette absence de réponse généralisée lui laisse un goût amer. “On me dit que je suis trop généraliste, mais aucune discussion technique n’a eu lieu. C’est clairement mon âge qui fait peur. Ce qui rend cette situation d’autant plus choquante, c’est le paradoxe entre les politiques publiques actuelles et la réalité du marché du travail. Alors même que l’on demande aux Français de travailler plus longtemps, au-delà de 64 ans, les professionnels expérimentés de 59 ou 60 ans semblent invisibles aux yeux des recruteurs.”

Selon une étude de la Daress, en 2024, 60,4 % des seniors, c’est-à-dire des personnes âgées de 55 à 64 ans, avaient un emploi, contre 82,8 % des 25 à 49 ans.

Les employeurs intéressés par Claude peuvent le joindre via l’adresse Julie.philippe@ladepechenews.com

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