La molécule M101, extraite de l’Arenicola Marina (un ver marin des côtes bretonnes), révolutionne le transport d’oxygène. Capable de véhiculer 40 fois plus d’oxygène que l’hémoglobine humaine, ce ‘dopage invisible’ échappe au passeport biologique et aux contrôles classiques de l’AMA. Découvrez comment ce secret médical est devenu l’arme absolue des laboratoires clandestins, et place l’Agence mondiale antidopage (AMA) en état d’alerte maximale.
L’Agence mondiale antidopage (AMA) fait face à une menace technologique majeure identifiée dans des laboratoires de Minsk et Changchun.
Selon le Corriere della Sera, des chercheurs y développent le “Lance A”, une substance dopante basée sur la molécule M101. Cette hémoglobine est extraite de l’Arenicola marina, un ver marin de 15 centimètres présent sur les côtes bretonnes.
Ce lombric dispose d’une capacité respiratoire unique : son hémoglobine transporte 156 molécules d’oxygène, contre seulement quatre pour l’être humain. L’efficacité de cette molécule reste stable à 37 degrés ou sous des températures extrêmes.
Les expérimentations rapportées par Marca sur des hamsters dorés et des mammifères démontrent que les sujets multiplient par 10 leur transport d’oxygène. Ces animaux deviennent des marathoniens ou triathlètes miniatures sans effets secondaires. Contrairement à l’érythropoïétine (EPO) classique, le M101 ne provoque ni hypertension, ni vasoconstriction, ni risque de thrombose. Il réduirait même le stress oxydatif.
Un protocole de détection complexe à Rome
Le défi technique pour les autorités est sans précédent. Le Corriere della Sera explique que le M101 “ne peut être détecté par les contrôles classiques”. Il ne modifie ni l’hématocrite, ni les réticulocytes, rendant le passeport biologique totalement inefficace.
Pour contrer cette fraude, les laboratoires de Rome, Lausanne et Cologne doivent mettre en œuvre des procédures coûteuses visant à différencier l’origine animale de l’hémoglobine dans le plasma.
Cette traque est une course contre la montre car la durée de vie de la substance dans l’organisme n’est que de quelques heures. Le laboratoire de Rome prévoit de traiter les échantillons des Jeux de Milan-Cortina seulement 12 heures après les épreuves pour identifier les traces avant leur disparition.
Détournement d’une innovation médicale
Le M101 a été créé en France il y a trois ans pour sauver des vies, notamment pour la conservation d’organes et les chirurgies militaires. Cependant, des preuves de son utilisation à des fins sportives en Russie et en Chine ont été présentées lors de la conférence de l’AMA à Busan.
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D’après Marca, le produit circule déjà sur le marché noir. Les échantillons congelés pourront être réanalysés durant 10 ans, le temps que la science comble son retard sur les “cricetos Lance” qui courent déjà trop vite pour les contrôles actuels.

