Presque deux semaines après avoir été pris en charge par les pompiers sur la pelouse du stade municipal de Nogaro (Gers), victime d’un déblayage illicite et touché aux cervicales, Noa Cabanacq, 18 ans, en alternance dans le commerce, donne de ses nouvelles et revient sur sa grosse frayeur. Entretien.
La Dépêche du Midi : Noa, pour commencer, vos examens se sont-ils révélés rassurants ?
Noa Cabanacq : J’ai d’abord passé une radio à l’hôpital de Mont-de-Marsan. Ensuite, les médecins avaient un petit doute au niveau de mon dos, j’ai donc passé un scanner. Au final, ils n’ont rien trouvé de cassé, mis à part une entorse des cervicales. Sauf que je continuais à ressentir des douleurs au dos. Ils m’ont donc envoyé faire des tests supplémentaires à Bordeaux. J’ai vu un médecin du sport qui m’a fait passer un IRM. Finalement, rien de cassé, juste un léger tassement au niveau de deux vertèbres. Mais rien de grave ni d’alarmant.
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Vous souvenez-vous de l’action qui a causé votre blessure ?
Je n’ai pas perdu connaissance, du coup je me souviens de toute l’action et, en plus de ça, on avait la vidéo. C’est un ballon lent : j’attendais pour le sortir et je ne regardais pas du tout devant moi. Et là, il est arrivé – je l’ai vu à la vidéo –, épaule la première, pleine tête. J’ai entendu un gros craquement et, après, je me suis retrouvé par terre. J’étais sonné, donc je voyais un peu trouble.
Pendant que j’étais au sol, j’ai pu discuter avec le pilier de Laruns, qui est pompier et qui me tenait les cervicales. Il est venu directement – c’est super cool – et est resté tout le long. Comme ça a craqué, si j’avais eu une vertèbre cassée, ça aurait pu très, très mal finir. Dans mon malheur, je m’en sors donc bien quand même.

Sur le moment, avez-vous redouté une blessure plus grave ?
J’ai eu très peur, surtout en repensant à l’histoire du jeune rugbyman qui s’était pété une vertèbre sur le terrain et était resté tétraplégique. Je me suis fait peur, mais comme je sentais encore mes membres, j’essayais de bouger mes pieds, mes mains… J’étais quand même rassuré.
L’auteur du déblayage illicite, exclu par l’arbitre, vous a-t-il contacté depuis pour prendre de vos nouvelles ?
Il a d’abord essayé de me contacter sur Instagram et Facebook, mais je n’étais pas sur mon téléphone. Il a alors récupéré mon numéro auprès d’un coéquipier. Il m’a appelé à l’hôpital, puis, trois à quatre jours plus tard, il a pris de mes nouvelles par message.
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Ressentez-vous de la rancune à son égard ? Avez-vous pensé à porter plainte ?
En soi, je me dis que c’était une action de jeu, mais pas anodine pour autant. Faire un déblayage comme ça n’avait peut-être pas pour but de faire mal, mais il savait très bien qu’il n’était pas dans les règles en faisant ça.
Si j’avais eu des séquelles plus graves, comme une vertèbre cassée, j’aurais peut-être réfléchi à porter plainte. En l’occurrence, pour un tassement de vertèbres et une petite entorse des cervicales, je ne vais pas le faire.

Quand pourra-t-on espérer vous revoir sur un terrain ?
Je vais reprendre petit à petit en janvier et, si tout va bien, je serai présent le 11 janvier pour le derby contre Riscle en Fédérale 3.

