La cheffe de cabinet de Donald Trump, Susie Wiles, à Washington DC, le 8 octobre 2025. JIM WATSON / AFP
« Un article à charge présenté de manière malhonnête. » Susie Wiles, cheffe de cabinet de Donald Trump, a accordé plusieurs entretiens au magazine américain « Vanity Fair », qui font office de fil rouge dans un long article consacré au premier cercle du président américain. Elle y explique notamment que Donald Trump a la « personnalité d’un alcoolique ».
Au cours de ces interviews, Susie Wiles a dressé auprès du journaliste un portrait du président et de ses proches d’une franchise peu commune pour quelqu’un qui occupe cette position. Paru mardi 16 décembre, elle y décrit sa relation avec Donald Trump et n’hésite pas à critiquer le vice-président JD Vance et la ministre de la Justice Pam Bondi.
• Pour Wiles, Trump a « la personnalité d’un alcoolique »
Tout au long du papier, Suzie Wiles évoque la personnalité de Donald Trump. Elle explique pouvoir se servir de son expérience en tant que fille d’un père alcoolique pour s’en sortir auprès du président. « Les alcooliques fonctionnels, ou les alcooliques en général, ont une personnalité exacerbée lorsqu’ils boivent. Je suis donc un peu experte en personnalités fortes », a-t-elle déclaré. Bien que le milliardaire ne boive pas une seule goutte d’alcool, elle affirme qu’il a « une personnalité d’alcoolique » et qu’il est convaincu « qu’il est capable de tout. Absolument tout ». Il « fonctionne avec l’idée qu’il n’y a rien qu’il ne puisse pas faire. Rien, zéro, rien », précise-t-elle.
• Une critique qui n’émeut pas Trump
Connu pour être sensible à la critique, Donald Trump ne s’est pas ému de ces propos. Loin de la critiquer, le président américain a réagi en confirmant au « New York Post » avoir « une personnalité de type possessif et vulnérable à l’addiction ». Il a rappelé qu’il ne buvait pas du tout d’alcool, et ajouté : « J’ai souvent dit que si c’était le cas j’aurais de très fortes chances d’être alcoolique. » Il a estimé que sa directrice de cabinet était « fantastique », selon le tabloïd new-yorkais.
Avant la réaction de Donald Trump, Susie Wiles avait reçu les soutiens de Donald Trump Jr. et la porte-parole du président Karoline Leavitt sur X. « La cheffe de cabinet Susie Wiles a aidé le président Trump à réaliser les onze premiers mois de mandat les plus réussis de toute l’histoire présidentielle américaine, a écrit cette dernière. Le président Trump n’a pas de conseillère plus importante ni plus loyale que Susie. L’ensemble de l’administration lui est reconnaissant pour son leadership constant et la soutient pleinement. »
• Trump n’a pas l’intention de se représenter, assure Wiles
La « Chief of staff » – un rôle discret mais stratégique qui s’apparente, en France, à celui de secrétaire général de l’Elysée – est aussi interrogée sur les poursuites judiciaires engagées, à l’initiative du président américain, contre ses adversaires politiques. Elle confie, selon « Vanity Fair », avoir parlé avec Donald Trump de cette campagne de vengeance, parlant d’un « accord informel selon lequel le règlement de comptes (s’arrêterait) avant les trois premiers mois » du second mandat.
Susie Wiles affirme par ailleurs que Donald Trump n’a pas l’intention de se présenter à nouveau en 2028, ce que la Constitution interdit, mais qu’il évoque régulièrement le sujet parce que cela « rend les gens fous. »
• Vance « théoricien du complot », Bondi fait « fausse route »
Interrogée sur le revirement politique du vice-président JD Vance, passé de critique à partisan de Donald Trump, elle estime que « sa conversion était un peu plus politicienne » que celle du chef de la diplomatie Marco Rubio, selon elle rallié par conviction au président américain. Susie Wiles décrit aussi le vice-président comme un adepte de théories du complot. « Je ne l’ai jamais vue être déloyale », a réagi J. D. Vance pendant un meeting en Pennsylvanie, après la publication de l’article.
La directrice de cabinet critique par ailleurs la ministre de la Justice Pam Bondi sur la gestion de l’affaire Jeffrey Epstein, criminel sexuel dont Donald Trump a été proche dans le passé. « Elle a fait totalement fausse route en jugeant que cela n’intéressait qu’un groupe très ciblé de personnes », alors que de nombreux partisans du président républicain réclament plus de transparence sur ce dossier, juge Susie Wiles.
• « Un portrait chaotique et négatif », dénonce Wiles
Réagissant à la publication mardi, Susie Wiles a dénoncé sur X « un article à charge présenté de manière malhonnête » faisant « un portrait chaotique et négatif » du président et de son équipe.

