December 18, 2025

"Simplement dire la vérité" : un amendement du député Lepers fait capoter un texte visant à interdire les néonicotinoïdes en Europe

l’essentiel
La Commission des affaires européennes de l’Assemblée nationale se réunissait ce jeudi 17 décembre pour statuer sur une proposition de résolution : “soutenir une politique d’interdiction de tous les néonicotinoïdes dont l’acétamipride dans l’Union européenne”. Mais un amendement adopté en fin de séance a contraint les députés à voter contre le texte.

Le timing était-il le bon ? À l’heure où la mobilisation agricole s’intensifie face à la politique mise en œuvre pour stopper la propagation du virus de la Dermatose nodulaire, les députés siégeant en Commission des affaires européennes avaient rendez-vous pour examiner une proposition de résolution. Son intitulé ? “Soutenir une politique d’interdiction de tous les néonicotinoïdes dont l’acétamipride dans l’Union européenne”.

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Bien que ne siégeant pas au sein de cette commission, le député de la 3e circonscription de Lot-et-Garonne Guillaume Lepers a déposé un amendement… spécifique. En effet, le but de cet amendement était de changer l’intitulé de la proposition de résolution. Le raccourcir, mais surtout “simplement dire la vérité” a appuyé le parlementaire lot-et-garonnais. “Derrière une intention affichée comme vertueuse, elle nous engagerait en réalité dans une trajectoire lourde de conséquences pour notre agriculture, nos agriculteurs et notre souveraineté alimentaire.”

Le député Guillaume Lepers s’est immiscé au sein de la Commission des affaires européennes.
Le député Guillaume Lepers s’est immiscé au sein de la Commission des affaires européennes.
capture Assemblée nationale

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Un texte rebaptisé “mettre fin à la souveraineté alimentaire de l’Union européenne”

Le député Lepers, dans son exposé, a repris les éléments qu’il diffuse depuis de nombreux mois : interdire sans alternative est une hérésie. “Nous avons déjà fait cette erreur en France. Le résultat est connu : effondrement de rendement, fragilisation des exploitations, menaces sur l’emploi agricole”, énumère-t-il. Demandant de la cohérence de la part des parlementaires, il a donc proposé de rebaptiser la proposition de résolution : une politique “visant à mettre fin à la souveraineté alimentaire de l’Union européenne”.

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Sans surprise, il a reçu le soutien de ses collègues du groupe de la Droite républicaine… mais plus largement d’une majorité de la commission. Car contre toute attente, l’amendement a été adopté. Forçant, de fait, les élus à se prononcer sur une résolution “visant à mettre fin à la souveraineté alimentaire de l’Union européenne”. Cocasse.

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Le texte final a donc été rejeté par la commission. “Messieurs, vous êtes venus, vous êtes partis et je trouve vraiment dommage l’attitude politicienne” a lâché la rapporteure socialiste Marietta Karamanli à la fin de la séance.

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