December 16, 2025

Dermatose nodulaire. Michel Pélieu : "J’ai été profondément meurtri par ces images d’abattage massif de vaches"

l’essentiel
Michel Pélieu, le président du conseil départemental réagit à la situation des agriculteurs et éleveurs à propos de la crise de la dermatose nodulaire. Dans un communiqué, il se dit “profondément meurtri par ces images d’abattage massif de vaches” et appelle à la prise en compte de “la désespérance et la colère du monde agricole”.

« Comme beaucoup de Français sans doute, et peut-être un peu plus du fait de mes racines, j’ai été profondément meurtri par ces images d’abattage massif de vaches dans les exploitations touchées par la dermatose nodulaire contagieuse. Je n’ai aucune difficulté à me mettre à la place de ces éleveurs à qui on impose de sacrifier leurs bêtes et avec elles souvent des années de travail de sélection. Je comprends leur détresse, et celles de tous les autres qui vivent avec cette épée de Damoclès au-
dessus de la tête, et je compatis pleinement.

Je n’ai pas de conviction sur le traitement sanitaire de la dermatose nodulaire contagieuse, et je ne veux m’improviser ni vétérinaire, ni scientifique. Au-delà du fond, c’est aussi un problème de forme. L’abattage avec cette rapidité, quelle qu’en soit la justification, est vécu comme une violence imposée, d’autant plus lorsqu’il est accompagné de déploiement disproportionné de forces publiques comme on a pu le voir en Ariège.

Le caractère expéditif de cette mesure par laquelle on sacrifie un troupeau, mais aussi avec lui parfois le travail d’une vie, tranche avec le peu d’entrain à répondre aux revendications légitimes du monde agricole.
Comment accepter autant d’empressement à abattre un troupeau quand, on subit, dans le même temps et de la part des mêmes autorités, autant de lenteur à répondre et solutionner les problèmes maintes fois exprimés et qui désespèrent au quotidien le monde agricole : la baisse des revenus, la multiplication des normes, la concurrence déloyale, l’accès à l’eau, et ici dans les Hautes-Pyrénées, les prédations ?
C’est aux agriculteurs qu’on impose toujours plus de contraintes : produire moins cher, de meilleure qualité, consommer moins d’eau, subir la libre concurrence… Et aujourd’hui ils doivent aussi sacrifier leurs troupeaux.
Mon propos ne doit pas servir à alimenter un mouvement de haine de l’État, des autorités et des scientifiques que je ne cautionne pas.
Au contraire, c’est un propos empreint d’humanité que je porte, pour que la désespérance et la colère du monde agricole soient enfin prises en considération à leur juste mesure dans ce pays, et traitées comme il se doit. »

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