December 12, 2025

Dermatose nodulaire en Ariège. "Le premier barrage a rendu l’âme" : barricades en feu, jets de projectiles… des affrontements aux abords de l’exploitation

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Le conflit autour de l’abattage du cheptel aux Bordes-sur-Arize s’intensifie. Malgré l’accord annoncé par la préfecture, les tensions montent. Les agriculteurs contestent, et les premiers heurts éclatent.

La situation s’envenime aux Bordes-sur-Arize, en Ariège, où un face-à-face entre agriculteurs et forces de l’ordre semble désormais inévitable. Malgré l’annonce de la préfecture affirmant que les exploitants du Gaec de Mouriscou auraient accepté l’abattage de leur cheptel — 207 vaches — les manifestants refusent de quitter les lieux. Au contraire, les premiers heurts ont éclaté en début de soirée ce jeudi 11 décembre 2025.

Barricade enflammée, jets de projectiles, manifestants masqués… les abords de l’exploitation se transforment petit à petit en une sorte de ZAD. “C’est eux qui sont violents, pas nous”, lance un agriculteur placé en première ligne, dénonçant l’intervention des forces de l’ordre. Un manifestant ajoute : “Le premier barrage a rendu l’âme”.

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Selon plusieurs agriculteurs présents sur place, l’accord évoqué par la préfecture ne ferait pas l’unanimité au sein de l’exploitation. “Il a dû céder face à la pression”, confie un membre de la Coordination rurale 09, expliquant que seul l’un des deux frères exploitants aurait accepté la décision. Une information confirmée par Sébastien Durand, le président de la CR09.

“C’est une maladie excessivement contagieuse”

Pendant ce temps, Hervé Brabant, nouveau préfet de l’Ariège, a confirmé que l’abattage du troupeau aura bien lieu lors d’une conférence de presse tenue à 18 h. “L’abattage aura lieu dès que possible”, a rappelé le représentant de l’État. Le protocole alternatif proposé par certains syndicats agricoles a été écarté sans ambiguïté : pour la préfecture, seule la mesure de dépeuplement peut garantir la maîtrise du risque sanitaire. “C’est une maladie excessivement contagieuse”, se défend le préfet, en référence à l’agent pathogène qui menace les élevages de la région.

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Interrogé sur les affrontements en cours aux abords de l’exploitation, le préfet a mis en cause la présence de groupes extérieurs au monde agricole. “Je voudrais dire aux agriculteurs de ne pas se mélanger à un certain groupe d’ultra présent sur place. Il s’agit de personnes qui n’ont rien à voir avec le monde agricole et qui ne sont là pour d’autres raisons que celles de défendre une exploitation.”

Une déclaration qui suscite déjà de vives réactions chez les manifestants présents sur place.

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