December 6, 2025

DECRYPTAGE. Impôts : non, vous n’aurez pas à déclarer chaque billet… ce qui change vraiment pour les dons entre particuliers en 2026

l’essentiel
Des informations largement diffusées ces derniers jours sur les réseaux sociaux affirment que tous les dons entre particuliers, quel que soit le montant, devront être obligatoirement déclarés et taxés à partir du 1er janvier 2026. En réalité, ce qui change, c’est uniquement le mode de déclaration. Explications.

Depuis quelques jours, des messages massifs circulent sur les réseaux sociaux affirmant qu’à partir du 1er janvier 2026, tous les dons reçus – quelle que soit leur valeur – devront être systématiquement déclarés aux impôts. Sont évoqués des espèces, des chèques, des biens matériels (bijoux, œuvres, véhicules), voire des actions ou des objets de valeur. Ces publications sont largement vues, partagées, suscitant inquiétudes et interrogations.

Cet afflux d’interrogations coïncide avec une décision récente : le mode de déclaration des dons manuels change – la télédéclaration devient obligatoire. Mais attention : ce changement concerne la procédure, et pas le champ des dons concernés.

Que dit la loi sur les dons à déclarer ?

Le principe n’a rien de nouveau : certains dons entre particuliers doivent être déclarés au Fisc. L’administration appelle “dons manuels” les transmissions d’argent, d’objets de valeur ou de titres financiers effectuées sans acte notarié. Sommes versées par virement ou en espèces, bijoux, voitures, œuvres d’art, actions… entrent dans cette catégorie. C’est au bénéficiaire, c’est-à-dire le “donataire”, de les déclarer. Ce régime existait déjà : la réforme ne fait que renforcer un cadre ancien, destiné notamment à sécuriser les successions.

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Qu’est-ce qui change réellement le 1er janvier 2026 ?

Contrairement à ce que laissent entendre certains messages viraux, ce n’est pas la liste des dons concernés qui évolue, mais le mode de déclaration. À partir de janvier, celle-ci se fera obligatoirement en ligne, via l’espace personnel du site des impôts. Jusqu’ici, il était encore possible d’utiliser un formulaire papier. La dématérialisation devient la norme, au nom de la simplification et de l’efficacité administrative. Les personnes dépourvues d’accès à internet pourront toutefois continuer à se rendre en centre des Finances publiques. Mais le contenu des règles, lui, reste inchangé.

Faut-il déclarer absolument tous les dons, même les petits billets ?

Non, c’est précisément l’un des points où circulent le plus de fausses informations. L’administration distingue les dons manuels des “présents d’usage” : des cadeaux modestes, liés à une occasion – Noël, anniversaire, mariage, naissance, obtention d’un diplôme… Ceux-ci ne sont pas des dons à déclarer.

C’est aussi le cas des petites sommes offertes ponctuellement à un enfant ou un petit-enfant. Ce qui compte, explique la Direction générale des Finances publiques, c’est la proportionnalité : un don exceptionnel, important ou manifestement disproportionné par rapport aux moyens du donateur ou du bénéficiaire doit être déclaré. Pas les gestes modestes et habituels.

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Une déclaration entraîne-t-elle forcément une imposition ?

Là encore, non. Même lorsqu’un don est déclaré, il n’est pas automatiquement taxé. De larges abattements existent : un parent peut par exemple donner jusqu’à 100 000 € à un enfant tous les quinze ans, un grand-parent près de 32 000 € à un petit-enfant. Dans la majorité des cas, la déclaration ne débouche donc sur aucun impôt. Elle sert surtout à tracer les transmissions au sein d’une famille et à éviter, plus tard, des contestations lors d’une succession.

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