Nationale – 13e journée. Touché au rein et au foie à Béziers en match amical mi-août, Clément Clavières revient de la première grosse blessure de sa carrière, et non des moindres. Mais depuis la reprise fin juin, le staff du Racing Club Narbonnais lui a confié son poste de prédilection, l’arrière. Un changement apportant une motivation énorme au joueur et une envie débordante de bien faire.
Comme un retour de l’enfer. Son sourire jusqu’aux oreilles le laisse transparaître. Clément Clavières revient d’un épisode pour le moins douloureux. Le 13 août, lors du deuxième match amical à Béziers (défaite 36-14), le joueur du Racing Club Narbonnais peine à se relever d’un choc face au Fidjien Aminiasi Tuimaba. Mais finalement l’arrière audois revient sur la pelouse en seconde période, pour finir la rencontre auprès de ses partenaires. C’est en rentrant chez lui, que la situation bascule.
“J’ai eu de grosses douleurs. Trois jours après, elles n’avaient pas disparu. Je suis parti aux urgences pour passer des examens, sauf que j’avais du sang dans l’urine donc ils m’ont transféré à Montpellier. J’ai été hospitalisé trois jours. Je ne m’y attendais pas… En tout, j’ai passé dix jours sous morphine pour soulager les douleurs”, raconte Clément Clavières. Il souffrait en réalité d’une double fracture au rein et d’une lacération au foie. Mais l’opération est évitée de justesse, en raison d’une hémorragie assez petite pour ne pas en passer par là.
Le retour de Clément Clavières l’arrière
“C’est ma première grosse blessure. J’ai vécu des mois compliqués, mentalement et physiquement. Quand j’ai fait le premier scanner de contrôle, en septembre, j’étais en larmes dans la voiture”, se souvient le joueur de 24 ans. Clément Clavières se sert donc de cette période délicate et loin des terrains pour travailler sur lui-même. Surtout, sa deuxième passion, la pêche, lui donne un immense bol d’oxygène. “J’ai pu évacuer ma frustration, ne pas broyer du noir aussi”, reconnaît-il.
La frustration vient de plusieurs facteurs. D’abord, parce que durant l’intersaison, Clément Clavières a montré une forme étincelante, en donnant même l’impression de pouvoir devenir un titulaire à part entière. Surtout, parce que depuis la reprise, fin juin, Gilles Bosch et le nouveau staff du Racing, lui ont confié son poste, le sien, à l’arrière.
“J’avais peur qu’il surjoue, mais il a super bien réagi sur l’alternance. Il nous a montré qu’il était capable de bien utiliser son jeu au pied. S’il maintient ce niveau, il n’y a pas de raison qu’il n’entre pas dans la rotation. Il peut être important pour notre système de jeu. Il arrive à vite lire les situations, se projeter vers l’avant et a des qualités en contre-attaque. Le temps est long pour lui et pour nous, nous avons envie de le voir sur le terrain”, décrit l’entraîneur des trois-quarts narbonnais.
“J’ai été agréablement surprise. Je ne pensais pas qu’il me voyait arrière. J’ai toujours su que c’était mon poste”, confie le principal concerné. Cette nouvelle a forcément contribué à l’épanouissement du joueur, lui qui a réalisé sa meilleure saison à Carcassonne en 2022-2023, numéro 15 dans le dos. Mais également cette envie débordante de jouer à ce poste, qui pousse Clément Clavières à vouloir énormément donner. Trop parfois, comme mardi à l’entraînement, où il s’est fait reprendre par Jacques Delmas pour avoir relancé trop de ballons. Titulaire ou remplaçant en début de semaine dans la tête des entraîneurs audois, ces erreurs ont fait pencher la balance.
“Il faut que je me canalise. Le staff a des attentes autour de moi et je dois être serein, occuper par mon jeu au pied, faire briller l’équipe et prendre les occasions de relance que j’aurais”, explique Clément Clavières. Pour répondre aux attentes, il a travaillé sur ses points faibles. Notamment le jeu au pied. Œuvrant seul, s’imposant des séances, à Gruissan notamment, comme ce jeudi sous les conseils d’un certain Julien Caminati. Sa patte droite, il doit en faire sa force et l’utiliser à bon escient d’une manière efficace. C’est ce qui peut mener le Narbonnais vers un rôle de titulaire. Même si depuis son retour, Boris Goutard a clairement enfilé le maillot. La concurrence s’annonce explosive entre deux joueurs assez proches l’un de l’autre.
Comme bon nombre de joueurs après une lourde blessure, l’arrière du Racing passera d’abord par la case 24e homme, ce samedi pour la réception de Bourgoin-Jallieu. Avant une potentielle reprise, dans dix jours, contre Massy. Le bout du tunnel approche pour Clément Clavières. “Ce serait un cadeau de Noël avant l’heure”.