Ce jeudi 4 décembre à partir de 21 heures, une quarantaine de tracteurs de la Coordination rurale, accompagnée par plus de deux cents agriculteurs, se sont regroupés devant la cité administrative à Albi, pour déverser leur colère face à une situation qu’ils jugent intenable.
Le froid et la nuit n’ont pas démotivé plus 200 agriculteurs de la Coordination rurale. Ils s’étaient donnés rendez-vous ce jeudi 4 décembre à 21 heures, devant la cité administrative d’Albi, pour exprimer leur colère face aux mesures de l’État. Durant plus d’une heure, une quarantaine de tracteurs ont déversé gravats, fumier (beaucoup), et foin sur les parkings de l’enceinte. Une opération coup de poing réussie.

Benoît At, producteur de vaches à viande est sur le bord du trottoir, pour soutenir le défilé. “Pourquoi je suis là. Parce je n’ai pas envie de crever.’ Pêle-mêle, il met en avant “le mépris de l’État, la PAC, et la gestion de la dermatose nodulaire contagieuse des bovins.”
“Je suis là car je n’ai pas envie de crever”
L’homme est en colère. “La Dermatose modulaire n’est pas transmissible à l’homme et sa circulation est limitée. Arrêtons les abattages massifs qui se servent à rien.” Les tracteurs font leurs apparitions. “Vous savez. Si on ne veut plus d’agriculture française, pour faire venir des produits d’Amérique latine, avec le Mercosur, il faut le dire. Pourtant, elle est belle notre production. Mais bon. À cette allure, je me demande si je vais finir ma vie professionnelle dans ce secteur.”

C’est le temps des premiers déchargements des remorques aux quatre coins de la cité administrative, après avoir réussi à ouvrir les grilles. L’odeur du lisier prend possession de tout le quartier, sous les applaudissements des manifestants. Alors que le ballet des tracteurs continue, c’est l’heure de lancer le barbecue. Un peu plus loin, un couple est venu montrer sa solidarité, pour ce mouvement de la Coordination rurale. “On nous a promis moins de normes, on en a encore plus. Nous, on travaille dans les grandes cultures.

Mais à cette allure, on ne restera longtemps dans le métier.” Au micro, les représentants de la Coordination appellent à la solidarité de tous pour continuer le combat. La foule se serre autour du feu. On retrouve Benoit At avec le sourire. “Enfin, il y a du monde. Quelques instants badins qui comblent le désarroi”. Un vrai paysan poète.

