La Tour de Paris est désormais entièrement accessible. Jadis lieu d’exposition et bastion défensif, elle dévoile ses étages mystérieux et relance l’imaginaire local. Quels secrets dorment encore dans ses murs de pierre et de brique ?
L’été dernier, sous l’impulsion des élus de la bastide, le premier étage de la Tour de Paris a été ouvert aux visiteurs, les étages supérieurs n’étant pas accessibles pour des raisons de sécurité. Cette expérience fut un succès avec 2 160 visiteurs à raison de trois demi-journées d’ouverture par semaine.
Cependant, que question récurrente apparaît alors, non seulement de la part des touristes Villeneuvois ; pourra-t-on un jour visiter les étages supérieurs ?
Les anciens Villeneuvois se posent également la question. Beaucoup se rappellent qu’il y a quelques décennies, la Tour de Paris était un lieu d’exposition fort prisé. L’exposition en cours au musée de Gajac autour de l’œuvre de Vera Pagava en témoigne. En effet, l’artiste avait déjà exposé plusieurs fois dans ce lieu emblématique de la bastide.
Mais c’est maintenant de l’histoire ancienne : après des travaux de mise en sécurité par les services de la ville et les autorisations accordées, l’intégralité de la tour est maintenant accessible au public. Une belle surprise et une plongée dans l’histoire mouvementée de la bastide au cours des siècles.
Une fonction de défense et de porte d’entrée dans la bastide
La Tour de Paris, autrefois appelée Tour de Monflanquin, tout comme sa sœur, la Tour de Pujols, est classée au titre des Monuments historique depuis 1901. Cette tour édifiée au XIVe siècle, est aujourd’hui l’un des seuls vestiges, avec sa sœur celle de Pujols des 6 tours et sept portes qui constituait qui constituaient les remparts de la ville.

« La Tour de Paris, haute de 40 mètres, était à la fois une tour à la fonction défensive et une porte d’accès à l’intérieur de la bastide » rappelle Didier Larroque, Raconteur de pays et fin connaisseur de l’histoire de la bastide. Construite en pierre pour sa partie basse et en brique sur la parie haute de son élévation, elle est couronnée d’un toit à 4 pans qui abrite un chemin de ronde en encorbellement. « Si la brique est utilisée, c’est qu’à l’époque de sa construction, la poudre à canon n’était pas encore arrivée dans les conflits » précise Didier Larroque. « Quand au toit, il n’a été rajouté que bien plus tard. Il ne faut oublier que la tour avait une fonction défensive. Il ne fallait pas que les soldats s’endorment là-haut ».




Quant aux autres fonctions de la tour, les mystères existent toujours.
Une prison, les archives de la ville… ? Chacun a son idée
« Il n’existe aucuns documents officiels permettant d’attester avec certitude la fonction de chacun des quatre étages » commente Didier Larroque. « Mais tout a été construit avec des buts bien précis qui e ne sont pas encore connus. Certains parlent d’une prison dans l’un des étages. Dans un autre aurait été abrité le coffre des archives de la ville contenant la charte de coutumes. D’autres encore parlent de réserves de grains. Ce qui est sûr, c’est que la fonction défensive de la tour entraînait la présence de soldat. À cette époque, on pouvait passer d’une tour à l’autre par le chemin de ronde des remparts. Son emplacement est également stratégique : on domine le paysage, on peut voir de loin assaillants et on est en contact visuel avec les autres tours ».
Durant la visite des étages, on découvre une exposition sur la bastide, le fac-similé de la charte de coutumes de la ville, l’originale se trouvant aux États-Unis, plus haut, l’ancien mécanisme de l’horloge. Sur le chemin de ronde, on regarde tout en bas par les machicoulis la rue de Paris et les allées Georges-Leygues, la route de Monflanquin et la tour de Pujols…

Du haut du clocheton, on se prend à rêver de soldat en armures, de la Guerre de 100 ans… Là-haut, tout là-haut, on vit l’histoire, on se raconte l’histoire.