L’enquête pour harcèlement visant le maire de Muret, André Mandement, suscite des remous politiques. Accusé par une ancienne employée, il dénonce un complot. La décision judiciaire attendra la fin des élections.
“Compte tenu de la nature des faits et de la période électorale, aucune décision ne sera prise avant les élections” vient de faire savoir à La Dépêche du Midi, David Charmatz, procureur de la République de Toulouse.
“André Mandement, maire de Muret, a été placé en garde à vue le 22 octobre 2025 et entendu par la Brigade de recherches de Villeneuve-Tolosane sur des faits qualifiés de harcèlement moral au travail et harcèlement sexuel par personne abusant de son autorité et de ses fonctions. Une enquête a été ouverte au mois de juin à la suite de la plainte déposée par l’ancienne chargée de communication de la mairie qui dénonce avoir subi ces faits depuis son embauche, en 2018 et jusqu’à son départ”, précise le procureur.
Cette agente de la mairie de Muret, âgée de 52 ans, avait demandé sa mutation au mois de mai dernier, pour rejoindre le cabinet du maire de Toulouse, Jean-Luc Moudenc. Ce dernier n’ayant finalement pas donné suite à cette embauche à la mi-juin, la plainte pour harcèlement est intervenue dans la foulée.
Selon le procureur de la République “André Mandement, a reconnu une partie des faits au plan matériel mais ne reconnaît absolument pas qu’il s’agit de faits de harcèlement moral ou sexuel. Il affirme que cette procédure est constitutive d’un complot en vue de nuire à sa réélection à la mairie de Muret à laquelle il entend se représenter aux prochaines élections de mars 2026. L’enquête devrait être prochainement clôturée puis transmise au parquet pour appréciation.”
André Mandement (PS), 67 ans, est maire de Muret depuis 2008. À ce jour, il n’a toujours pas annoncé officiellement sa candidature à sa propre succession.
Deux de ses adjoints, fidèles de la première heure, ont démissionné depuis, ainsi qu’une conseillère municipale.
Faisant référence à l’enquête pour harcèlement dont il est l’objet, André Mandement dénonce “une manœuvre orchestrée, pour monter et instrumentaliser une affaire qui n’aurait jamais dû prendre cette démesure”, dans une lettre adressée ce mercredi à La Dépêche du Midi.