Une fraude d’ampleur sur le marché des pièces de rechange de moteurs d’avions avait été découverte en juillet 2023. Le procès concernant cette escroquerie orchestrée par le fournisseur britannique AOG Technics s’est tenu cette semaine à Londres. À la barre, le directeur de la société a reconnu les faits.
L’affaire avait terni l’image de la maintenance aéronautique (MRO). En juillet 2023, le motoriste franco-américain CFM International avait en effet été alerté par un organisme MRO d’une possible fraude sur des certificats accompagnant des pièces de rechange de moteur d’avion. Ces documents provenaient de l’un de ses fournisseurs de pièces aéronautiques d’occasion basé à Londres, AOG Technics. Ils concernaient tous, le CFM56, un moteur qui équipe les Boeing 737 d’ancienne génération et une majorité d’Airbus A320.
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Le directeur d’AOG Technics reconnaît les faits
Suite à cette découverte, Safran et General Electric, les deux entreprises regroupées au sein de CFM International, avaient en effet logiquement porté plainte contre le distributeur britannique. AOG Technics a donc été appelé à la barre ce lundi 1er décembre. Devant le tribunal Southwark Crown Court, José Alejandro Zamora Yrala, le directeur de la société, a plaidé coupable de fraude. L’homme de 37 ans a en effet reconnu avoir falsifié “des documents relatifs à l’origine, la provenance, le statut et/ou l’état de pièces d’aéronefs” entre janvier 2019 et décembre 2023.
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Cette escroquerie menée à l’encontre de compagnies aériennes, de prestataires de maintenance et de fournisseurs de pièces détachées, a “menacé la confiance dans le secteur aéronautique et mis en danger la sécurité publique à l’échelle mondiale”, a déclaré Emma Luxton, la directrice de l’Office anti-fraude britannique (SFO).
La peine maximale encourue pour commerce frauduleux est de dix ans d’emprisonnement. Le verdict est attendu en février prochain.

