Alertée par son système d’alarme, la locataire de la maison criblée de balles à Auch n’était pas présente au moment des faits. Elle raconte son choc en arrivant sur les lieux, peu de temps après les faits.
Assise sur les marches d’escalier d’une habitation voisine, les yeux hagards, Jocelyne* est sous le choc. Rester chez elle est trop difficile à vivre pour cette dame de 53 ans, locataire d’une maison située au 7 rue d’Angerville, criblée de balles dans la soirée du mercredi 3 décembre à Auch (Gers). “Je n’ai pas dormi de la nuit”, souffle-t-elle.
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Les faits se sont produits aux alentours de 22 heures. Aucun occupant ne se trouvait alors dans la maison, où Jocelyne réside avec son fils âgé de 22 ans. “J’étais à un anniversaire”, témoigne-t-elle, tout en précisant que son alarme s’est déclenchée à 22 h 05. Elle poursuit : “Je suis arrivée 10 minutes après. Je suis tombée dans les pommes quand je suis arrivée sur les lieux, je ne vous le cache pas.”
Une voiture également ciblée
La violence de l’attaque a de quoi faire froid dans le dos en effet. Une dizaine d’impacts de balle sont visibles sur la façade du logement, en particulier la porte d’entrée et les fenêtres situées à l’étage. Garée devant la maison mercredi soir, la voiture de la fille de Jocelyne, une Peugeot 208, a également été visée par les tirs en rafale, entendus par le voisinage.

Riverain de la rue d’Angerville, Maxime* était chez lui lorsque les coups de feu ont retenti dans la soirée. “J’ai entendu des tirs vers 22 heures, confirme-t-il. Ma femme était dehors en train de fumer, je n’étais pas très loin. Au début, on s’est dit : ce sont des pétards. Mais en analysant un peu le son, on s’est dit que c’était peut-être des tirs. On n’a pas réussi à les localiser, parce qu’on n’est pas du bon côté de la rue. On a pensé que c’était du côté du boulevard Roquelaure.”
Bénéficiaire de l’allocation aux adultes handicapés, Jocelyne réside dans cette maison depuis un peu plus de trois ans. Le 8 avril 2024, elle et sa famille avaient déjà été victimes de violences de la part de plusieurs personnes venues s’introduire dans son domicile. “Ils sont rentrés, ils ont défiguré mon fils, ils m’ont tapée. Depuis cette agression, je ne dors plus, je suis en dépression, je suis remplie de cachets.”
Aujourd’hui, la quinquagénaire peine toutefois à établir un lien entre ces deux actes de violence et déclare ne pas comprendre les raisons de ce qui pourrait ressembler à des tirs d’intimidation. “Je ne sors pas de chez moi. Je ne fais rien de mal, je m’entends avec tout le monde, les voisins, les gens de la ville… Je n’ai pas de problème avec qui que ce soit”, lance-t-elle.
“Pour moi, c’est pire qu’un viol”
Consciente d’avoir échappé au pire, sa chambre étant située dans le prolongement de la porte d’entrée, elle ne se déclare pas rassurée pour autant. “Pour moi, c’est pire qu’un viol”, lâche-t-elle. Dans ces circonstances, Jocelyne n’envisage pas de dormir chez elle ces prochains jours.
Sur place, la police mène les premières investigations. L’expertise balistique et les relevés d’empreinte ont commencé ce jeudi matin. “On va essayer d’examiner tout ça pour essayer de comprendre qui pourrait avoir intérêt à intimider cette famille”, livre le commissaire Philippe Friedrich, à la tête de la police nationale d’Auch. En attendant d’en savoir plus, des renforts sont attendus pour sécuriser les lieux. “J’ai demandé qu’on dispose de quelques équipages pour tourner dans Auch”, précise le commissaire.
Reste à savoir si cela suffira à rassurer Jocelyne et sa famille. Pour l’heure, rien n’est moins sûr. “Je vis dans la peur”, conclut-elle.

