Présente au salon Made In France au parc des expositions de Tarbes, TiMaNo, une microentreprise des Hautes-Pyrénées, donne une seconde vie aux déchets plastiques, pour fabriquer du mobilier.
Que faire des plastiques qui ne sont pas recyclés sur les Hautes-Pyrénées ? TiMaNo, une microentreprise du territoire, a eu l’idée géniale de donner une seconde vie aux déchets plastiques qui n’avaient pas de filières de retraitement, pour fabriquer du mobilier. Ce week-end, au salon Made In France au parc des expositions de Tarbes, elle présente son premier prototype de chaise EVA.

Pour parvenir à ce produit fini, TiMaNo a noué un partenariat avec l’agenceur Espaces & Volumes pour transformer les cornières de protection des caissons de cloisons et des menuiseries qui ne servent que pour le transport, en assises de chaise.
Tandis que l’acier des pieds et du cadre vient de la Serem de Jurançon ou est récupéré auprès des collectivités et des écoles sur le territoire, pour respecter à la lettre “le modèle d’économie circulaire”.
Prédestinée au monde de la plasturgie
Consultante RSE (responsabilité sociétale des entreprises) depuis six ans, Sandrine Simon s’est associé dans cette aventure à Fabrice Berme. “J’ai travaillé dans le secteur de la plasturgie quand j’étais étudiante et cette première expérience m’a sensibilité au retraitement des déchets plastiques” témoigne la jeune femme.
“Plus largement, nous sommes approchés par des architectes, des designers, des agenceurs et même des collectivités intéressés par la matière et la démarche” poursuit Fabrice Berme.
“À peine 1,68 % des plastiques recyclés en déchetterie dans le département”
La phase d’exploitation et de test démarre en décembre au Lien à Ibos où la microentreprise s’est installée. Les déchets sont pulvérisés dans un broyeur industriel mis à disposition par l’entreprise AI2P puis la matière est ensuite traitée dans des presses à chaud.
“Une grande partie des machines est fabriquée localement. La première année, notre objectif est de retraiter 59 tonnes de déchets, ce qui représente à peine 1,68 % des plastiques recyclés en déchetterie dans le département” explique Fabrice Berme.
Pour élargir sa gamme des couleurs, la nouvelle entreprise récupère auprès des clubs sportifs de la lessive, des gels douche et des shampoings, exclusivement “des détergents à PH neutre pour ne pas endommager ou ternir les matériaux”.
Les eaux de lavage sont même réutilisées pour nettoyer les sols, les véhicules et les machines. “Tout le monde est gagnant et participe ainsi à une boucle vertueuse” se réjouit Sandrine Simon.
“Le but, ce n’est pas de devenir une multinationale mais d’en faire un modèle duplicable à d’autres territoires, comme par exemple la Normandie ou l’île de la Réunion où nous prévoyons d’exporter le concept” souligne Sandrine Simon.

