Avant d’être l’ouvreur d’Aurillac puis du Racing 92, Ugo Seunes a débuté sa carrière à Blagnac, le club qui a su repérer son potentiel et le lancer dans la cour des grands.
L’anecdote résume à elle seule le principal trait de personnalité d’Ugo Seunes. Si vous êtes en train de découvrir le talent du jeune ouvreur sachez qu’il a du caractère. « C’était en 2017, il venait d’Agen, je me souviens de la rencontre dans le bureau avec son père », narre son ancien entraineur Christophe Deylaud alors en charge de Blagnac.
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« Jérôme Miquel (l’ex ouvreur du SUA, NDLR) m’avait parlé d’Ugo et de son potentiel alors forcément je l’ai reçu et pour débuter je lui ai dit qu’il commencerait, dès demain à l’entrainement, avec les juniors », confie l’ex ouvreur international s’appuyant à l’époque sur ses contacts agenais.
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« Avec son cheveu sur la langue il m’a répondu qu’il n’était pas venu là pour se retrouver avec des juniors, j’ai été surpris au départ puis je l’ai pris au mot », se remémore-t-il encore abasourdit par le culot du jeune Ugo. « Avec moi il ne vaut mieux pas te tromper donc va avec les espoirs et on va voir », lui a lancé à l’époque un coach souhaitant vérifier le répondant de l’impétueuse recrue. « Il s’est adapté si rapidement… On n’a pas eu d’autre choix que de le mettre en première où il s’est imposé avec son caractère, ce côté « merdaillou », sa flamme sur le terrain et sa joie de vivre en dehors », complimente Christophe Deylaud.
“Un numéro 10 avec le caractère d’un 9”
« C’est un numéro 10 avec le caractère d’un 9 », surenchérit Romain Fuertes, ex-ouvreur puis entraineur des Caouecs. « Il parle beaucoup, c’est un vrai leader et à l’époque il n’hésitait pas à chambrer les vieux, il a vite été adopté par tout le monde », confie celui qui l’a vu débuter. « Je me souviens d’un déplacement à Narbonne où il fait un grand match à partir de là il n’y a plus eu de débat pour savoir s’il avait le niveau », glisse l’ancien numéro 10 de bons conseils pour Ugo Seunes à ses débuts.
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« Après il y a eu du travail, il était parfois fantasque et manquait de maitrise dans la conduite du jeu mais la consigne a été de ne jamais le brider et d’être patient », avoue-t-il. « Il avait ce côté de tous les jeunes ouvreurs de centre de formation, je lui ai dit d’arrêter de lever les bras et de faire le chef de gare. De regarder qui il y avait à côté et en face de lui, de toucher des ballons plutôt que de parler », révèle le cinglant Christophe Deylaud à propos de la méthode pour façonner le joyau.
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Des conseils qui résonnent encore dans l’esprit du nouvel ouvreur du Racing 92, dont l’ascension a fait un crochet par Aurillac l’an passé. Seunes étant sur le point de potentiellement défier les “rouge et noir” ce samedi contre Toulouse à Ernest-Wallon à 21h, pour un quasi-retour là où sa carrière a réellement débuté. Non loin de là, de l’autre côté du pont de Blagnac, la ville du club qui l’a révélé au grand jour. Une époque dont il a gardé les codes, loin du rugby des datas, des agents et des chargés de « comm ». Un jeu pratiqué à l’état pur, à son image, celle d’un jeune homme de 25 ans sincère, inhérent à la pression, profitant de tous les instants.