November 20, 2025

"Accepter de perdre ses enfants" : du RN à LFI, la classe politique vent debout contre les propos du chef d’état-major des armées

l’essentiel
Le général Fabien Mandon, chef d’état-major des armées, s’est exprimé devant les élus locaux lors du Congrès des maires de France, ce 19 novembre, déclarant qu’il fallait “accepter de perdre nos enfants” face à une possible guerre. Des propos qui ont provoqué de vives réactions.

Du Rassemblement national à la France insoumise, la classe politique semble se rejoindre sur les dernières déclarations du général Fabien Mandon. Au cœur des tensions : une intervention jugée inappropriée du chef d’état-major des armées lors de sa prise de parole au Congrès des maires de France, mercredi 19 novembre 2025.

“Il faut accepter de perdre nos enfants”, trouver “la force d’âme pour accepter de nous faire mal pour protéger ce que l’on est”, a-t-il déclaré, en vue, dit-il, de préparer la population aux futurs conflits. “On a tout le savoir, toute la force économique et démographique pour dissuader le régime de Moscou […]. Ce qu’il nous manque, et c’est là où vous avez un rôle majeur, c’est la force d’âme pour accepter de nous faire mal pour protéger ce que l’on est”, a poursuivi le général Mandon.

“Non aux discours va-t-en-guerre insupportables”

À gauche, Jean-Luc Mélenchon a évoqué son “désaccord total” avec le chef d’état-major des Armées. Le leader de LFI a également reproché au chef d’état-major des Armées français de “prévoir des sacrifices qui seraient la conséquence de nos échecs diplomatiques sur lesquels son avis public n’a pas été demandé”. “Un chef d’état-major des Armées ne devrait pas dire ça”, a réagi le groupe parlementaire de LFI dans un communiqué.

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Même son de cloche pour le patron du Parti communiste Fabien Roussel : “C’est NON ! 51 000 monuments aux morts dans nos communes ce n’est pas assez ? Oui à la défense nationale mais non aux discours va-t-en-guerre insupportables”, a-t-il scandé sur X.

Dangereuse intervention du @CEMA_FR hier au Congrès des maires qui nous demande « d’accepter de perdre nos enfants ».

C’est NON ! 51 000 monuments aux morts dans nos communes ce n’est pas assez ?

Oui à la défense nationale mais non aux discours va-t-en guerre insupportables !

— Fabien Roussel (@Fabien_Roussel) November 19, 2025

De LFI… jusqu’au RN

À l’extrême opposée de l’échiquier politique, le constat est le même. Le vice-président du Rassemblement national Sébastien Chenu a estimé sur LCI que le général Mandon n’avait pas “la légitimité” pour tenir ces propos et a dénoncé “une faute” de sa part. “Ou alors le président de la République lui a demandé de le faire et c’est encore plus énorme”, soutient-il.

Demande du chef d’État-major des armées aux maires de préparer la population aux futurs conflits : il “n’a pas de légitimité à tenir” ces propos “ou alors le président de la République lui a demandé de le faire et c’est encore plus énorme”, @sebchenu

u25b6ufe0f @DariusRochebin pic.twitter.com/aMKrZEB9Zh

— LCI (@LCI) November 19, 2025

L’ancienne candidate à la présidentielle Ségolène Royal s’est elle aussi émue de cette sortie controversée dans un long message sur X. Elle fustige des “déclarations délirantes qui vont renforcer l’anxiété des jeunes déjà au plus bas” et encore “déstabiliser l’économie française”. “Stop au virilisme toxique qui n’est que la compensation de l’effondrement d’un pouvoir à la dérive inquiétante. L’Assemblée nationale doit exiger un débat et ne pas laisser un quarteron de va-t-en-guerre détruire le moral et la morale de la Nation pour sauver un pouvoir déconsidéré et détesté.” La messe est dite.


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