November 20, 2025

Ils acquièrent un château aux enchères, mais les propriétaires refusent de partir : les acheteurs contraints de vivre en caravane

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Après avoir acheté aux enchères le château du Vau, dans le Maine-et-Loire, un couple de retraités pensait entamer une restauration paisible. Mais les anciens propriétaires refusant de quitter les lieux, ils ont dû vivre plusieurs semaines… dans une caravane.

Lorsque Daniel Charassier et Catherine Antona-Bajolet remportent en février dernier la vente judiciaire du château du Vau, à Chavagnes-les-Eaux (Maine-et-Loire), ils se voient déjà redonner vie à cette demeure néogothique de 1874. Amoureux du patrimoine, les deux retraités déboursent 250 000 € pour cette pépite de l’Anjou, engluée dans les procédures depuis de nombreuses années, ayant mené à la liquidation de l’ancienne propriété viticole. Mais à leur arrivée, ils découvrent qu’Annie Chaudet, 86 ans, ancienne propriétaire, et son fils Thibaud occupent toujours les lieux… et ne comptent pas partir.

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Le couple entame alors une série de démarches judiciaires aboutissant sur des procédures d’expulsions, ordonnées à partir de septembre. Mais à chaque intervention des gendarmes, mère et fils reviennent s’installer dans le château dans les heures qui suivent. “On cherchait à me faire passer pour le méchant”, proteste Thibaud Chaudet auprès du Courrier de l’Ouest, convaincu d’être victime d’un “complot politico-médiatico-financier”, fomenté depuis la… Corse, dans le but de “s’emparer de la SCI le Vau”, laissée par son père à sa mort.

“On se retrouvait un peu comme des SDF”

La mairie propose aux expropriés un nouveau logement, soucieuse de ne pas laisser sans toit une personne âgée, mais l’octogénaire refuse, évoquant un escalier incompatible avec sa mobilité. Le conflit se tend, divise le village et met même le maire sous pression, contraint d’activer sa protection fonctionnelle après des prises à partie.

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Pendant ce temps, les nouveaux propriétaires, empêchés d’habiter leur bien, s’installent dans une caravane prêtée par un vigneron voisin. “On se retrouvait un peu comme des SDF”, souffle Daniel Charassier. Sur conseil juridique, ils déboursent 15 000 € pour barricader entrées et fenêtres et empêcher un nouveau retour des Chaudet. Si bien que le 28 octobre, la quatrième expulsion des “squatteurs” sera la dernière, trois jours avant la trêve hivernale.

Depuis, Annie Chaudet et son fils sont hébergés par des amis dans les Deux-Sèvres. Leur avocat a déposé un recours en révision de la vente, mais en attendant, ils réclament de récupérer leurs affaires, comme ils expliquent au quotidien local. Ils ont jusqu’à début décembre pour récupérer leurs affaires, encore dans le château, en faisant eux aussi appel à un huissier. “J’ai toute ma vie ici”, regrette l’octogénaire, qui s’inquiète de savoir comment ses animaux – chat, poney, âne… – sont nourris en son absence. Même à 86 ans, elle ne compte pas encore abandonner sa vie de château.

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