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« Trois narcoterroristes à bord du navire ont été tués », a précisé l’armée américaine en diffusant des images d’une nouvelle frappe dans la campagne qu’elle dit mener contre le trafic de drogue à destination des Etats-Unis. En filigrane, Washington vise le dirigeant vénézuélien Nicolás Maduro, avec lequel Donald Trump n’exclut pas d’« avoir des discussions ».
Le commandement américain pour l’Amérique latine et les Caraïbes, le Southcom, a publié des images sur X qui montrent selon lui une frappe effectuée samedi 15 novembre. « Trois narcoterroristes à bord du navire ont été tués. Le navire transportait des stupéfiants dans l’est du Pacifique et a été frappé dans les eaux internationales », indique le message. En filigrane, Washington vise le dirigeant vénézuélien Nicolás Maduro, avec lequel Donald Trump n’exclut pas d’« avoir des discussions ». Le point en images dans notre vidéo en tête d’article.
Le contexte régional s’est considérablement dégradé depuis le déploiement américain d’ampleur au large de l’Amérique latine, officiellement pour y mener une campagne militaire contre le trafic de drogue à destination des Etats-Unis.
« Nous pourrions avoir des discussions avec Maduro, et nous verrons comment cela se passe », a néanmoins déclaré Donald Trump à la presse, dimanche, à l’aéroport international de Palm Beach, en Floride.
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« Ils aimeraient discuter », a ajouté le républicain, alors que la justice américaine offre une récompense de 50 millions de dollars pour la capture du dirigeant vénézuélien.
Washington accuse ce dernier d’être à la tête du cartel des Soleils, organisation dont des experts doutent de l’existence sous cette forme, décrivant plutôt un système de corruption profitant du crime organisé.
Le secrétaire d’Etat Marco Rubio a toutefois annoncé dimanche que le « cartel de los Soles » (le nom espagnol de ce réseau présumé) serait classé groupe terroriste étranger par les autorités américaines, le tenant responsable de « violences terroristes dans notre hémisphère et de trafic de drogue vers les Etats-Unis et l’Europe ».
Le responsable a réitéré une affirmation américaine selon laquelle ce cartel serait dirigé par Nicolás Maduro et d’autres hauts fonctionnaires « qui ont corrompu l’armée, les services de renseignement, le pouvoir législatif et le pouvoir judiciaire du Venezuela ».
Arrivée d’un porte-avions
Les forces de Washington mobilisées en mer des Caraïbes et dans le Pacifique mènent depuis septembre des frappes aériennes dans les eaux internationales, détruisant une vingtaine de navires présentés comme appartenant à des trafiquants de drogue, sans apporter de preuve. Au moins 83 personnes ont été tuées dans ces opérations qui ont fait grimper les tensions régionales, surtout avec le Venezuela.
Marco Rubio a affirmé que les Etats-Unis « continueront à utiliser tous les outils disponibles pour protéger leurs intérêts en matière de sécurité nationale et priver les narcoterroristes de financements et de ressources », estimant que « ni Maduro ni ses acolytes ne représentent le gouvernement légitime du Venezuela ».
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Donald Trump, qui a autorisé des opérations clandestines de la CIA au Venezuela, a donné des indications contradictoires sur sa stratégie, évoquant par moments des frappes sur le sol vénézuélien et des jours comptés pour Nicolás Maduro à la présidence, mais écartant aussi l’idée d’une guerre.
De son côté, Caracas accuse Washington de prendre prétexte de la lutte contre le narcotrafic pour « imposer un changement de régime » et tenter de s’emparer du pétrole vénézuélien.
Dimanche, les Etats-Unis ont annoncé l’arrivée en mer des Caraïbes de leur porte-avions « Gerald Ford », le plus grand du monde, renforçant nettement leur présence dans la zone. Le « Gerald Ford » transporte notamment quatre escadrilles d’avions de combat et est accompagné de trois destroyers lance-missiles.

