November 17, 2025

PORTRAIT. Paul Magnier ne craint ni ses adversaires, ni les radars ! Qui est la nouvelle star du vélo tricolore ?

l’essentiel
Titulaire des deux passeports américain et français, le serial winner du Wolfpack n’a passé que quelques années au Texas où il est né. L’Isérois a affolé les compteurs pour sa deuxième année chez les pros. Zoom sur le surdoué que tous les sprinters redoutent déjà…

Au soleil blanc de l’hiver majorquin, le peloton du Trofeo déboule dans les rues de Felanitx. Le Californien Luke Lamperti prend le dernier “gauche” en tête avant de voir son jeune équipier français Paul Magnier (19 ans !) passer avec autorité et lever un bras à peine surpris. Les deux roulaient la saison précédente pour Trinity Racing en Angleterre, ils ont rejoint le Wolfpack et brillent sans attendre. L’Italien Dainese constate les dégâts, Marijn Van den Berg s’emporte, aucun n’avait prévu que le prometteur espoir tricolore allait gagner sa toute première course chez les pros.

La rage de vaincre.
La rage de vaincre.
DR – WOLFPACK

Le 14 avril 2004, quelques heures après le succès de Tom Boonen dans le réputé Scheldeprijs, Grand Prix de l’Escaut pour les francophones, Laurent Magnier, ancien bon amateur du VC Vaulx-en-Velin de Michel Gros, fête la naissance de son fils. Parti au Texas pour travailler dans le secteur de l’automobile, il accueille le petit Paul du bon côté du Rio Grande, à Laredo. En traversant le pont, on rejoint Nuevo Laredo, le Mexique et une ambiance plombée par les narcos et l’insécurité…

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Le Tour attendra un peu

Boonen, deux décennies plus tard, est un des modèles de Magnier junior qui a rejoint la France à l’âge de 4 ans. Il a découvert le grand monde sous les mêmes couleurs que l’icône flamande, la Quick Step de Patrick Lefevere.

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“Le sprint, ça me plaît bien sûr, mais j’aimerais beaucoup devenir un coureur de classiques, gagner Paris-Roubaix ou le Tour des Flandres” précise le deuxième plus efficace coureur de 2025, à une petite longueur de… Pogacar (19 bouquets pour lui, vingt pour le Slovène). Les deux évidemment ne roulent pas sur le même registre : “Pogi” a déjà tout prouvé et même un peu plus ; le Français n’a fait qu’allumer régulièrement, et de quelle manière, les fusées porteuses de ses immenses promesses.

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Pas de Tour l’an prochain même s’il a déjà découvert le Giro au printemps (15 étapes, il n’a pas pris le départ de Piazzola sul Brenta, marquant le début du final en très haute montagne, une 3e place à Naples derrière Groves et Fretin et deux autres Top 10). “Il y a beaucoup de pression a confirmé récemment au micro de France Télévisions, celui qui avait revêtu, très ému, le rose du Baby Giro en 2024, c’est un peu tôt, mais je rêve du maillot jaune.”

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Après beaucoup de ski et de tennis, invité à suivre son père à vélo, Paul, installé avec sa famille à Varces-Allières-et-Risset au sud de Grenoble, a très vite affiché des qualités. À la sortie du Covid, ses résultats en cadets sous les couleurs du VC Pont-de-Claix (puis Charvieu-Chavagneux) lui ont permis d’entrer au Pôle France VTT de Besançon. Toutes les équipes françaises, comme Quick Step, le suivaient de près, mais suite à sa mononucléose de 2023, seule la formation belge et un de ses leaders, Julian Alaphilippe (ils s’étaient liés lors d’un stage à Calpe fin 2022), ont maintenu le contact. Après Trinity (et du bronze au championnat d’Europe), sa signature avec Soudal Quick Step devenait une évidence, il est sous contrat jusqu’à fin 2027, ses dirigeants – le très “rapide” Tom Steels en tête – en sont ravis.

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Auteur de victoires en séries impressionnantes (4 bouquets en Slovaquie et Croatie, cinq en Chine !), imbattable parfois, le missile isérois a même bousculé les organisateurs du Vélo d’or. Ils ont dû le rajouter à liste des prétendants français en dernière minute ! Tout le monde attend la suite avec confiance et… impatience.

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