Tandis que le marché de l’or atteint des sommets records, une nouvelle boutique d’achat-revente du précieux métal vient de s’installer à Albi. La quatrième de la cité épiscopale, alors que la demande et les investisseurs locaux n’ont jamais été aussi nombreux.
Dans la ville rouge, c’est le métal jaune qui est roi. Depuis peu, une quatrième boutique spécialisée dans l’achat-revente de l’or, Godot et Fils, s’est installée à Albi. Une forte densité synonyme d’un marché en constante évolution. Alors que le précieux métal atteint des sommets records en ce moment, son cours a augmenté de près de 50 % depuis le début de l’année, “les particuliers n’ont jamais été aussi nombreux à vouloir investir dans l’or”, constate Nicolas Tamion, responsable de l’agence Godot et Fils d’Albi, qui est également le seul commerce à Albi à proposer le change de devise.
Une dynamique qui s’explique notamment par l’instabilité politique actuelle. “L’or se nourrit des emmerdes, souligne Nicolas Tamion. Et en ce moment, ce n’est pas trop ce qui manque. Avec les guerres, les taxes de Donald Trump et la situation à l’Assemblée nationale, la valeur du métal ne fait que monter.”
“L’or, c’est physique”
Ce climat crée ainsi “beaucoup d’incertitude chez les particuliers, affirme Franck Madelaine, le nouveau propriétaire d’Albi Numismatique depuis le 1er octobre dernier. Alors que les épargnes ne font plus gagner grand-chose et que le marché de l’immobilier est instable en ce moment, l’or apporte aujourd’hui le meilleur rendement possible.”
À la vente ou à l’achat, chacun se rend dans les commerces avec sa propre idée. Sortant de l’agence Godot et Fils, une femme, âgée d’une cinquantaine d’années, vient de vendre pour 1 500 € des bijoux. “Avec des taux aussi élevés, c’est l’occasion parfaite de récupérer une belle somme, explique-t-elle devant la porte du commerce. Ces bijoux étaient au fond de mes tiroirs, je ne les portais plus depuis bien longtemps.”
Dans le sens inverse, certains souhaitent placer leur argent dans le métal jaune. “L’or, c’est physique, souligne Franck Madelaine. Peu importe si l’euro s’écroule, le lingot garde la même valeur. Et en plus, il est universel. Peu importe le lieu sur terre, il a le même prix.”
“C’est la place de l’or”
La cité épiscopale n’échappe donc pas à cette tendance nationale. Sur un rayon de cinquante mètres autour de la cathédrale Sainte-Cécile, ce ne sont pas moins de trois agences (Godot et Fils, Albi Numismatique et GoldUnion) qui y sont installées. “C’est la place de l’or, souligne avec le sourire Nicolas Tamion. C’est un quartier parfait pour notre agence avec beaucoup de passages.”
Cette présence n’est pourtant pas mal vue par les principaux intéressés. Pour Franck Madelaine, qui va d’ailleurs développer sa boutique en s’ouvrant sur le rachat de bijoux d’occasion, “ça permet aux clients d’avoir le choix. Même si nous avons chacun nos spécialités et nos petits plus, la demande et l’intérêt est là.”