Malgré l’effervescence nationale autour du Black Friday, de nombreux commerces d’Auch, chef-lieu du Gers, choisissent de rester en retrait, invoquant fidélisation, hausses des coûts et désaccord avec cette frénésie promotionnelle. Reportage.
Dans les rues auscitaines, les flâneurs se font rares malgré le beau temps. Sans se presser, les quelques rares promeneurs jettent un œil aux vitrines, qui n’affichent presque aucune promotion. Alors que, nationalement, de nombreuses enseignes ont déjà succombé à la fièvre du Black Friday, ou “vendredi noir”, Auch semble pour l’instant épargnée.
“Ça ne m’a jamais plu, explique la gérante de la boutique Ophélie. Nous ne faisons pas d’offres promotionnelles à tout bout de champ. En revanche, nous avons un coin promo tout au long de l’année, avec des offres intéressantes.” Ici, pas question de suivre le mouvement. La responsable préfère miser sur la fidélisation de sa clientèle, avec des prix stables et quelques articles à tarifs réduits disponibles toute l’année.
Un quotidien déjà bouleversé
Cette philosophie semble avoir gagné toute la rue Alsace. À quelques pas de la boutique multimarques, une bijouterie adopte une stratégie similaire. “Pour l’heure, il n’y a pas de promotions en cours. Nous participerons seulement le jour du Black Friday, sur une sélection de produits plaqué or et argent”, indiquent les vendeuses et responsable.
La boutique doit également composer avec la flambée du cours de l’or. “En novembre 2024, le prix du kilo était à 80 000 €. Cette année, il est à 117 000 €. Et pourtant, nous n’avons pas augmenté nos prix”, souligne la vendeuse. Dans ces conditions, il n’est pas question d’étendre l’opération au-delà d’une seule journée. “Le Black Friday, c’est toute l’année”, glisse-t-elle en riant.
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Événement commercial majeur consacré aux promotions et réductions exceptionnelles, le Black Friday se tient normalement le vendredi 28 novembre, même si certains commerces l’étendent désormais à tout le mois. Cette version élargie marque officieusement le début de la période des achats de fin d’année, cruciale pour les enseignes comme pour les consommateurs.
Certaines offres seront précoces
Chez Lucie Shoes, il faudra patienter jusqu’au 24 novembre pour voir apparaître les offres liées à l’événement. “Les promotions sur nos chaussures ne commenceront qu’à cette date et dureront jusqu’au 1er décembre, indiquent les vendeuses. Peut-être quelques offres dès le 19 novembre.”
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Elles disent toutefois avoir repéré des promotions précoces dans plusieurs grandes enseignes gersoises. “Elles sont en place depuis le 1er novembre. C’est de la concurrence déloyale. Pour moi, ce Black Friday n’a aucun sens, mais nous sommes contraints de suivre. Les gens n’attendent que ça pour leurs achats de Noël.”
Un constat partagé dans d’autres boutiques, même si certaines préfèrent rester complètement en dehors de l’opération. À la Cave de Louise, le gérant tranche : “Moi, je ne fais pas le Black Friday, sur aucun produit.”
À Auch, le Black Friday peine donc à s’imposer comme une évidence. Entre choix commerciaux assumés, hausse des coûts ou volonté de défendre une autre relation au client, beaucoup de commerçants auscitains préfèrent se tenir à distance de la frénésie promotionnelle.