Pour construire la Tour Occitanie sur le tunnel de la ligne C, à Toulouse, un nouveau permis n’est pas nécessaire, affirme le promoteur, la Compagnie de Phalsbourg. Les opposants, qui préparaient un autre recours, sont privés d’une arme.
Retravaillé depuis le feu vert du Conseil d’État en novembre dernier, le projet du premier gratte-ciel toulousain vient de passer une nouvelle marche. Dévoilée en 2017, la Tour Occitanie a été stoppée par six ans de guérilla judiciaire des opposants et par le Covid. Et si l’architecture futuriste reste inchangée, Philippe Journo, le patron de la Compagnie de Phalsbourg, le promoteur, avait averti qu’il fallait reprendre les études sur le sujet clé des fondations.
Car le tunnel du métro sera finalement terminé avant la construction du gratte-ciel sous lequel il passe selon un tracé légèrement modifié. Sur les plans, un pilier devait notamment être déplacé d’un mètre, selon ce qu’affirmait le promoteur dans nos colonnes en janvier.
Tunnelier sous surveillance
Depuis, la Compagnie de Phalsbourg, qui a reconstitué une équipe d’ingénieurs, a progressé. Avec une première conséquence : il n’y aura pas de permis de construire modificatif, révèle Philippe Journo. “ Ce n’est pas nécessaire car on ne change pas l’enveloppe de l’immeuble. Ce qui va être modifié, ce sont des sujets à l’intérieur.”
Une conséquence de taille car les opposants à la Tour, des associations et riverains qui jugent le projet “contraire à toutes les problématiques environnementales”, avaient annoncé dès le jugement du Conseil d’État qu’ils saisiraient la justice. Ce qui aurait sans doute à nouveau, comme pour le recours contre le permis de construire, retardé le chantier.
La menace a d’ailleurs fait l’objet d’un bras de fer. Philippe Journo avait contre-attaqué d’emblée : “s’ils s’amusent à ça, nous les attaquerons en justice et nous leur demanderons totale réparation, ce qui reviendra à la ruiner.” Le promoteur estimait alors son préjudice à 30 M€, la différence entre le coût réévalué (160 M€) et initial (130 M€) de la Tour.
L’absence de ce document administratif va-t-il désarmer les opposants ? Contacté, Richard Mébaoudj, leur porte-parole, qui n’est pas du genre à baisser les bras, attend de voir. D’autant plus que son nouveau combat rejoint l’ancien. Depuis l’effondrement d’un plancher à Bonnefoy en juin en raison du passage du tunnelier qui creuse cette partie de la ligne C, ce Toulousain, qui a créé un nouveau collectif, surveille de près l’avancée de cette machine, la même qui va passer sous l’emplacement de la Tour. Et il dit porter “les interrogations et les inquiétudes ” de riverains sur ce sujet.
Sur ce plan technique, Philippe Journo, en janvier, affirmait que les changements concernant les fondations “ne posaient aucun problème”. Le démarrage du chantier reste annoncé pour début 2026.