Nathalie Quintane. HELENE BAMBERGER
Quelque chose change mais on ne sait pas quoi. Le quotidien est le même mais l’air s’y fait plus lourd. C’est un peu comme dans « Rhinocéros » d’Eugène Ionesco, pièce de théâtre où les humains se muent en animaux fanatiques sans que l’on en comprenne les raisons ni la temporalité. La langue devient guerrière pour parler de choses simples ; une forme de méfiance croît à l’égard de ses voisins ; on commence à se demander où on s’exilera si s’installe un régime autoritaire. L’écrivaine Nathalie Quintane appelle cela des « fulgurances fascistes », dont le jaillissement est étroitement corrélé avec un contexte politique anxiogène, rythmé par la popularité, dans les urnes et au sein de la société, du Rassemblement national (RN).
Dans « Soixante-dix fantômes. (choses vues) », Nathalie Quintane traduit cette ambiance en articulant des saynètes réalistes qui suggèrent cette violence. Mais l’humour dont elles sont empreintes met en lumière l’absurdité de la situation politique dans laquelle nous sommes. La poétesse, écrivaine e…
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