Il y a ceux qui sont partis, mais également de très nombreuses arrivées, rue Victor-Hugo et rue de la République, avec un cri du cœur collectif : « On croit au potentiel du centre ancien ». Petit tour d’horizon des nouvelles enseignes qui voient le jour dans ces deux artères importantes de la vieille ville.
Elle accueille les arrivants avec un large sourire et une bonne humeur communicative : Aurélie Roquet, programmatrice de spectacles, vient de créer “Le Nid”, à l’entrée de la rue Victor-Hugo, dans les anciens locaux d’une agence immobilière. Une connexion internet à grand débit, des espaces de réunion chaleureux et des bureaux personnalisés : tout est en place pour attirer les professionnels à la recherche d’un endroit pour se poser. Elle est très heureuse de l’emplacement choisi, “à dix minutes de la gare et de la place Milliane”, et ne doute pas du potentiel du centre ancien : “J’y crois vraiment. Pourquoi aller, encore une fois, en périphérie ? De gros efforts ont été faits pour la rénovation du cœur de ville. C’est aux commerçants de donner l’exemple”. Et de conclure : “Il peut y avoir un effet d’entraînement”.
Retour aux sources
Juste en face, deux créatrices d’entreprise travaillent en vue de l’ouverture d’un magasin afro, qui jouxte l’agence LV Immobilier, récemment ouverte par Guillaume Berdeil, Lisa Fraisse et David Madrolle. Voisin immédiat, Mickaël Darmouni, 49 ans, originaire de Marseille, vient de reprendre les rênes du Saint-Clair, qui a ouvert ses portes ce samedi, sous son nouveau nom, “Au coin”. Un retour aux sources pour ce néo-Appaméen, chef d’entreprise qui a beaucoup voyagé, et géré une importante société de téléphonie en Tunisie, forte de 70 salariés : “J’ai travaillé dans des bars et des boîtes de nuit, à Marseille, quand j’étais étudiant”, sourit l’entrepreneur. Il a posé ses valises à Pamiers où il compte l’un de ses meilleurs amis. Et ne doute pas du potentiel du quartier ancien, lui non plus.
Le choix d’une ville à taille humaine
“Après Marseille et Tunis, je ne voulais pas vivre à nouveau dans une grande ville”, explique-t-il. “Je suis venu à Pamiers en repérage, plusieurs fois, à différentes saisons. J’ai prospecté courant 2024, et je me suis installé en mars dernier”, ajoute-t-il. Il sourit de ceux qui parlent des “dangers” de la ville : “Ils ne connaissent pas Marseille ! Pour moi, c’est complètement safe. Il n’y a aucun danger. Des disputes un peu bruyantes, des gens qui boivent mais rien de grave. C’est le centre historique de la ville, autour de sa cathédrale, le cœur de la ville”, explique-t-il. Au “Coin”, il entend faire un “bar-tapas”, accueillir les amateurs de cartes et proposer des soirées musicales, “trois jeudis par mois” pour offrir un lieu de sortie en fin de semaine, en mode “avant-boîte”. Et des “apéros du samedi”, conclut-il.
“Une âme… Ça parle aux gens”
Rue de la République, Audrey Todesco, 31 ans, suit l’avancée des travaux d’aménagement de sa Yellow Marguerite, un “Concept Store” qui va ouvrir ses portes d’ici quelques jours. “Avant les fêtes”, ponctue-t-elle. On y trouvera des vêtements, des chaussures, de la déco, des accessoires, “dans une ambiance très maison”, ajoute l’entrepreneure, ravie de s’installer dans le centre ancien. “Pamiers, c’est toute mon enfance. J’y ai des attaches très fortes. Dans ces rues, j’y ai appris à marcher, ma fille y a appris à marcher”. Elle a repoussé l’idée de s’installer ailleurs qu’en centre-ville. “Les galeries marchandes et les grands centres commerciaux, je n’y crois plus. D’ailleurs, les gens se sont lassés, et certains sont en perte de vitesse. Un centre-ville, il a une âme, c’est familial, ça parle. Et franchement, je m’y sens en sécurité, d’autant que la police fait des passages très fréquents”, explique-t-elle.
Bio et téléphonie enfin
Un peu plus loin se terminent encore les travaux d’aménagement d’une boutique consacrée à la téléphonie, vente et réparation, et au transfert de fonds à l’étranger. Ce nouveau magasin va voir le jour à l’emplacement de l’ancien kiosque à pizzas. Et certains évoquent enfin l’arrivée d’un magasin bio dans les locaux de l’agence Shiva de la ville, qui s’est installée route de Mirepoix. Au total, la rue Victor-Hugo compte aujourd’hui de nombreuses boutiques vides, une quinzaine environ, soit la moitié des pas-de-porte de cette artère commerçante. Elle enregistre également des arrivées. La municipalité a ainsi comptabilisé 36 fermetures et 29 ouvertures de commerces entre juin 2024 et septembre 2025, des chiffres livrés lors du dernier conseil municipal par Maryline Doussat-Vital, première adjointe.

