"On a sauvé les meubles grâce aux touristes" : le coup de chaud des commerçants castrais plombés par la canicule

À la veille du “grand déballage” prévu ce mercredi en centre-ville, les commerçants castrais dressent un bilan estival en demi-teinte. “Avec la canicule, les Castrais fuient le centre-ville”, constate Laurence Alayrac, présidente de l’association de commerçants Cœur de Castres. Pour les restaurateurs de la place Jean-Jaurès, les aléas climatiques ont eu un impact négatif : “On a eu une vague de vent en juin, une vague de chaleur en juillet, donc il n’y a pas eu un grand engouement. Ce n’est pas mieux que l’année dernière. On est un secteur qui souffre”, soupire Lily, patronne du café Le Glacier.

“On a un peu moins de fréquentation que l’année dernière, mais on a eu beaucoup de touristes en août”, nuance Emma, du café La Belle époque. “Avec la chaleur, Castres se vide mais il y a beaucoup de touristes. Jusqu’à mi-septembre on a du monde, on a de la chance. Je ne prends qu’une semaine de vacances ! J’ai fait un très bon mois de juillet”, s’enthousiasme Martine, gérante de la maroquinerie Mar’Lyne. Laurence Alayrac confirme : “On a sauvé les meubles grâce aux touristes. Je pense que l’avenir de notre centre-ville passe par le tourisme”.

Des touristes qui consomment moins

Cependant : “Il y a eu plus de touristes en août mais qui dépensent beaucoup moins qu’avant. Les chiffres sont très bons mais il faut plus de monde pour faire le même chiffre”, explique Lydia, vendeuse au Comptoir du chocolat. Dans la même rue, le gérant de la parfumerie Maryca renchérit : “Les après-midi ont été très calmes à cause de la météo et les touristes sont moins acheteurs”.

À cela s’ajoutent des changements d’habitude des consommateurs. “C’est compliqué. Les gens ont changé leur façon de consommer avec Internet. Même en vacances, ils calculent toutes les dépenses”, remarque Delphine, vendeuse dans une boutique de prêt-à-porter depuis 31 ans. En effet, selon le baromètre de l’Institut français de la mode (IFM) paru début 2025, l’enseigne de vente de seconde main sur Internet Vinted est le premier vendeur de vêtements en volumes d’achats.

Des événements pour attirer les clients

Pourtant, “les Castrais ne se rendent pas vraiment compte de l’offre commerciale qu’ils ont en centre-ville. Les fêtes de rue et de quartier, c’est une bonne option pour redonner l’habitude aux gens de faire leurs courses en ville”, affirme Laurence Alayrac. D’ailleurs, début juillet, les commerçants de la rue Henri IV ont organisé trois jours de festivités pour célébrer la fin des travaux qui avaient remis à neuf la voirie.

“C’est à renouveler. Ça a emmené des gens à découvrir les boutiques, c’est porteur”, se réjouit Florence, de l’enseigne de prêt-à-porter “Millou Shine”. Pour elle, cette année marque une hausse du chiffre d’affaires : “On est satisfaits. L’année dernière avec les travaux ça a été très compliqué et on n’a pas reçu de dédommagement”.

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Quelques mètres plus loin, sa consœur salue également l’événement : “Heureusement que ça a été fait. Il faut proposer des choses. Quand il y a eu les trois jours de fête, tout le monde était content. On le refera”, affirme Delphine. “Il y a des jeunes qui veulent faire tourner les petits commerces. Je suis confiante dans l’avenir”, estime de son côté Martine, qui tient la maroquinerie Mar’Lyne depuis 20 ans. Pour la présidente de l’association des commerçants du centre-ville, l’union est la solution : “Plus on sera nombreux, plus on sera forts”. C’est dans ce contexte qu’a lieu le grand déballage aujourd’hui, avec l’espoir pour les commerçants de finir l’été en beauté.