L’automne est là et les poêles à bois se rallument dans les foyers gersois. Les fournisseurs se sont préparés à l’assaut, comme Gaëtan Papa, gérant de l’entreprise Papa bois de chauffage. Reportage.
Gérard Bergès connaît le chemin comme sa poche. Depuis une quinzaine d’années, ce Gersois se fournit en bois chez Papa Bois de Chauffage, une entreprise installée sur la commune de Lasséran. “Chez moi, c’est un poêle à bois qui chauffe la grande pièce, explique le jeune retraité. Comme il ne fait pas trop froid, je ne l’allume que le soir pour l’instant.”
Et pourtant, Gérard Bergès a déjà fait le plein de bûches, fidèle à ses habitudes. Pour tenir toute la saison, il lui faut environ cinq stères. “Quand je travaillais, je n’en utilisais pas trop : j’en remettais à midi et le soir, mais ce n’était pas en continu. Maintenant que je suis à la retraite, peut-être que j’en consommerai un peu plus, je ne sais pas”, sourit-il.
Pendant des années, Gérard Bergès traitait avec le père de Gaëtan Papa. Depuis janvier, c’est ce dernier, âgé de 26 ans, qui a repris les rênes de l’entreprise familiale. “Il fournit toujours la même qualité de bois : du chêne bien sec. Et l’avantage, c’est qu’avec lui je n’ai pas besoin de recouper le bois”, se réjouit-il.
Un approvisionnement local
Gaëtan Papa compte bien perpétuer cette exigence de qualité. Il s’efforce pour cela de se fournir essentiellement dans le Gers, un département riche en essences variées : chêne, charme, hêtre et, plus rarement, frêne. “Je travaille avec environ 90 % de chêne, précise-t-il. Nous possédons entre 35 et 40 hectares de bois, ce qui représente un tiers de ma production. Le reste provient d’un exploitant forestier basé à Barran, la commune voisine.”
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L’entrepreneur veille à ce que son bois provienne dans un rayon de 30 kilomètres autour de Lasséran, un choix qui garantit la qualité tout en limitant les coûts et l’impact environnemental. “Il serait ridicule d’acheter ailleurs, sachant que nous avons tout de même du bois ici”, souligne-t-il.
Malgré la tension sur le marché du bois observée il y a quelques années, aucune pénurie ne se profile pour cet hiver. “Personnellement, je n’ai pas de difficulté à m’approvisionner à des prix raisonnables, assure Gaëtan Papa. Le vrai problème, c’est la visibilité : les petites entreprises comme la mienne sont moins connues. Beaucoup de gens préfèrent acheter en grande surface, alors que ces enseignes se fournissent souvent avec du bois venu de toute la France.”
Du bois coupé hors sève pour un meilleur séchage
Chez Papa Bois de Chauffage, il faut compter 88 euros TTC livré pour un stère de 50 centimètres.”Je propose aussi du 40, du 33 et du 25 cm, détaille Gaëtan. Le plus cher, ce sont les 25 cm à 95 euros, parce qu’il faut le recouper deux fois : plus de manipulation, plus de temps, plus d’huile, donc un tarif un peu supérieur.”
Les bûches sont ensuite stockées pour le séchage. “Nous coupons toujours hors sève, donc la période de sèche va être de fin octobre, début novembre à début mars. Cela permet de gagner un an de séchage : huit mois suffisent pour atteindre le taux d’humidité idéal”, explique finalement l’entrepreneur. Un moyen, pour des clients pour Gérard Bergès, de pouvoir continuer d’anticiper ses besoins en bois.