Exposée chaque lundi soir sur M6 dans l’émission télé L’Amour est dans le pré, Célia, éleveuse du Tarn-et-Garonne, subit depuis plusieurs semaines une pluie d’insultes et de menaces sur les réseaux sociaux. Lassée, elle dénonce la violence des internautes et défend les valeurs de l’émission. La chaîne et la production Fremantle annoncent vouloir saisir la justice.
Célia n’a pas décroché l’amour, mais la haine dans le pré. Depuis plusieurs semaines, la participante de la vingtième saison de L’Amour est dans le pré voit son téléphone vibrer pour de mauvaises raisons.
Dans un long message publié le lundi 27 octobre 2025 sur son compte Facebook, l’éleveuse de chevaux d’Albias (Tarn-et-Garonne) raconte le déferlement de violence verbale qu’elle subit depuis la diffusion des épisodes.
« Vous êtes des millions à suivre nos aventures dans L’Amour est dans le pré tous les lundis et je savoure la chance d’avoir pu participer à cette merveilleuse saison 20 », écrit-elle d’abord, dans un ton reconnaissant, avant de glisser : “Néanmoins, une ombre au tableau noircit chaque lundi… la méchanceté dont certains font preuve à mon égard et à celui de tous les autres agriculteurs s’intensifie.”
Les attaques se multiplient au fil des soirées télé. “Je reçois tous les jours insultes et menaces et je ne suis pas la seule”, poursuit-elle. Les réseaux sociaux, une nouvelle fois, se transforment en champ de tir. Célia dit vouloir rappeler une évidence : “Nous sommes tous des êtres humains dotés de conscience et de sentiments.”
L’écran déforme tout
Ce qu’elle reproche, c’est aussi la distorsion du réel provoquée par la télévision. “Ce que vous voyez sur vos écrans est le résumé de plusieurs journées de tournages en seulement quelques minutes, et votre perception de nos personnalités peut donc être complètement erronée”, écrit-elle encore.
Sous le vernis champêtre et les violons de M6, la réalité, dit-elle, est bien plus brute. L’émission, tournée « dans les fermes, avec la fatigue, les bêtes, le stress », ne montre qu’une version condensée d’une vie entière.
“Le concept de l’émission repose sur l’immersion de deux personnes qui viennent découvrir le quotidien d’un chef d’exploitation agricole. Ce qui vous impressionne peut-être en tant que citadin reflète simplement notre quotidien à nous agriculteurs”, rappelle la jeune femme, presque pédagogue.
Mais derrière la pédagogie, la blessure. Célia dit ne rien regretter, mais la lassitude pointe : “Aucune menace, aucune insulte… aussi nombreuses soient-elles… ne saurait me faire regretter ma participation à cette émission qui m’a apporté mille fois plus que ce que je n’aurais jamais osé imaginer.”
“Je prie pour que le bonheur sonne à ta porte”
Elle tente, malgré tout, de garder le ton de la bienveillance. À ses détracteurs, elle adresse même une prière : “Je prie pour que le bonheur sonne à ta porte afin que tu n’aies plus l’envie de rabaisser les autres pour te sentir vivante.”
Une phrase simple, presque naïve, mais qui tranche avec la brutalité de certains messages reçus.
M6 monte au créneau
La production, elle, ne rit plus. M6 et Fremantle qui réalise l’émission pour la chaîne, ont réagi dès le lendemain dans un communiqué conjoint. “Ces attaques envers les participants de l’émission sont inadmissibles et punissables par la loi”, écrivent la chaîne et la société de production, qui “condamnent fermement tout comportement de haine en ligne”.
Elles annoncent qu’elles signaleront “tous propos illicites visant les participantes et participants” et se réservent le droit “d’engager toute action en justice”.

