Face aux blocages persistants sur le budget à l’Assemblée nationale, le Premier ministre admet que le gouvernement peut “chuter à n’importe quel moment” mais assure vouloir maintenir le cap.
Une course d’endurance incertaine. Malgré plusieurs jours de tensions à l’Assemblée, Sébastien Lecornu affirme vouloir avancer “pas à pas” sur le budget, tout en assumant que le gouvernement peut “chuter à n’importe quel moment”. Dans une interview accordée au Parisien, il admet que “cela peut dérailler dix fois”. Également interrogé par La Tribune Dimanche, il se dit convaincu qu’un accord reste possible “si ceux qui veulent vraiment que cela fonctionne pour le pays jouent le jeu”.
Au cœur des blocages, le rejet de la taxe Zucman sur les hauts patrimoines et l’adoption inattendue d’un “impôt sur la fortune improductive”, contre l’avis du gouvernement, après une alliance surprise entre le MoDem, le PS et le Rassemblement national. Cette séquence a illustré, une fois de plus, les difficultés à bâtir des compromis stables dans une Assemblée éclatée.
Un “changement de méthode”
Face à l’impasse, le Premier ministre propose un “changement de méthode”, prévoyant des réunions hors caméras avec les responsables budgétaires des groupes. “À la fin, ce sera un budget de transition. Sans majorité absolue, je suis prêt à accepter une stratégie des petits pas”, explique-t-il.
Ces discussions pourraient déboucher en seconde lecture, “le moment de vérité”, dit Sébastien Lecornu. Mais la menace d’une censure plane : plusieurs responsables, de droite comme de gauche, jugent le budget “pas votable en l’état”, tandis que d’autres évoquent déjà un possible retour au 49.3 ou un budget par ordonnances.

