L’éviction polémique du premier adjoint au maire de Montauban (Tarn-et-Garonne) a fragilisé encore un peu plus une majorité municipale déjà coupée en deux. Le vote de destitution a néanmoins été bien plus serré qu’attendu. La Dépêche fait le point sur le résultat des votes.
Une heure. C’est le temps qu’il a fallu au conseil municipal de Montauban (Tarn-et-Garonne) pour décider du sort de Thierry Deville, mardi 16 décembre 2025.
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Le premier adjoint au maire, tête de liste Les Républicains (LR) aux élections municipales 2026 contre le candidat choisi par son ancienne majorité, était visé par un vote de destitution de sa fonction après avoir vu toutes ses délégations retirées par la maire Marie-Claude Berly.
Montauban citoyenne vote pour le maintien
Après un vote à bulletin secret, 24 conseillers municipaux ont voté contre son maintien dans ses prérogatives. Au total, 17 se sont exprimés pour son maintien. 2 se sont abstenus et 4 n’ont pas pris part au vote. Un scrutin plus serré qu’il n’y paraît au premier abord, quand on dissèque les forces en présence.

Sandrine Lagarde, de Montauban citoyenne, a donné la position de son groupe lors de sa prise de parole, affirmant voter “contre une méthode autoritaire plus que sur la personne même de Thierry Deville“. Son groupe comprend 4 membres : Jeannine Meignan, Catherine Philippe, elle-même et Rodolphe Portolès, qui avait donné pouvoir à Mme Philippe.
Les socialistes ne prennent pas part au vote
Les 4 conseillers n’ayant pas pris part au vote se nomment Arnaud Hilion, Michel Cappelletti, Laetitia Desguers et Olivier Fournet. Les deux premiers, présents, ont reçu les pouvoirs des deux suivants, absents. Or, MM. Hilion et Cappelletti ont, quelques instants plus tôt, voté en faveur d’un vote de destitution de M. Deville à bulletin secret.
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Une décision relativement surprenante justifiée par le premier secrétaire du PS de Tarn-et-Garonne. “Nous ne sommes pas là, au nom de mon groupe, pour prendre part à ces règlements de comptes internes”, a indiqué M. Hilion.
Dans ce cas-là, une question reste en suspens : pourquoi avoir approuvé un vote à bulletin secret ? “Afin de libérer les membres de la majorité des pressions qui s’exercent sur certains d’entre eux”, a-t-il argumenté sur ses réseaux sociaux. C’est malgré tout dommage de ne pas être au moins passé derrière le rideau…
Eric Raynier et Lucie Fournel se sont abstenus
Une démarche qu’a accomplie Éric Raynier. Celui qui a sollicité un vote à bulletin secret pour changer le mode de scrutin de la destitution a, selon nos informations, voté blanc. Mais il a tout de même glissé son bulletin dans l’urne. Lucie Fournel a eu la même action lorsque son tour est venu.

Cette tactique de vote à bulletin secret a néanmoins fonctionné. Dans la majorité municipale, des voix divergentes se sont fait entendre. On peut ainsi légitimement penser que les conseillers qui ont sollicité un vote à bulletin secret sur cette destitution ont voté en faveur du maintien de Thierry Deville.
Les soutiens de Thierry Deville à découvert
Parmi eux, Véronique Lagarrigue, Sabine Si Belkacem-Condamines, Mathieu Perget, Angèle Louchart et Khalid Laabid ont pu ajouter leurs voix à celles de Montauban citoyenne, de Thierry Deville et de Bernard Pécou, soutien pour les municipales de l’ex-premier adjoint, qui a aussi exprimé le pouvoir de Claudine Peirone.
Tout comme Philippe Fasan, qui a quitté la majorité lors de la prise de pouvoir de Marie-Claude Berly le 19 août 2024. Cela porte à 13 voix.

Il en manque 4 pour arriver au quantum total de votes favorables au maintien. Dans la majorité, certains membres ont donc profité de l’anonymat pour faire un pas de côté.
4 membres de la majorité ont “lâché” la ligne officielle
En clair, 4 membres de la majorité actuelle ont “lâché” la ligne officielle dictée par la maire Marie-Claude Berly pour prendre leur indépendance. Un signal d’alarme important, même s’il ne reste que deux séances, en janvier et février, avant le scrutin municipal.
Ce postulat explique sans doute une certaine nervosité de la première édile et de sa prédécesseure, Brigitte Barèges, pendant les débats. Et le silence de plomb qui a suivi la proclamation des résultats.

