November 1, 2025

ENTRETIEN. Pro D2 : "On aurait voulu se rendre le match un peu plus simple", déclare Guillaume Jan, après le succès du SU Agen

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Malgré les cinq points engrangés au classement et une troisième place prometteuse, l’entraîneur des trois-quarts agenais, Guillaume Jan, n’était pas satisfait du contenu produit par ses joueurs vendredi soir face à Dax.

Si on vous dit que, malgré le bon résultat comptable, vous ne devez pas être totalement satisfait. Est-ce qu’on se trompe ?

Vous avez raison. Je pense que tout le monde a vu le même match. Notre plan était vraiment de construire le match. On savait que Dax avait fait quelques rotations sur leur quinze de départ. On voulait les prendre très au sérieux, et se rendre le match plus simple, en les sortant du score rapidement. On a eu les opportunités, beaucoup d’opportunités qu’on n’a pas réussi à saisir, et, du coup, cela les a laissés espérer. Ils ont fait rentrer leur banc, qui était plutôt costaud, à la mi-temps. On a dû batailler jusqu’au bout. On a un contenu où, comme je l’ai dit, on a eu beaucoup d’occasions. On a franchi pas mal en première mi-temps. On s’est souvent rapproché des lignes, mais, par manque de précision, par précipitation, on n’a pas scoré. Je pense que, si on est un peu plus réaliste, on doit tourner avec vingt points d’avance à la mi-temps, et avoir du coup un match un peu plus simple. C’est ce qu’on souhaitait faire, et on n’a pas su le faire, donc on voit cette grosse marge de progression dans cette capacité à tuer les matchs, et à être bien plus efficace près des lignes. C’était déjà un gros axe de travail avant ce match. On se rend compte qu’il faut qu’on accentue encore notre travail dans ce secteur-là.

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C’est le collectif qui a été en panne ?

Oui, on l’a bien vu. On a manqué de précision dans ce qu’on a fait. On a manqué de patience près des lignes, où on veut être très cliniques, très organisés. On a fait les choses un peu seuls, et eux, qui étaient courageux et vaillants, ont réussi à nous poser des problèmes sur les rucks, sur cette capacité à nous maintenir. Je le répète, je pense qu’on se doit d’être bien plus tueurs que cela.

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N’y a-t-il pas eu un excès de confiance de vos joueurs ?

Peut-être, c’est totalement l’inverse de ce qu’on avait demandé avant le match. On voulait vraiment construire cette rencontre avec des choses simples, en évitant ces ballons jetés parce qu’on sait que Dax est une équipe qui aime le K.-O.. Ils aiment quand il y a des turnovers, ils se nourrissent beaucoup de cela. On a été totalement à l’opposé de cela. On s’est jeté des ballons sur la gueule, même quand on était dans l’avancée. On a tenté des offloads qui n’étaient pas nécessaires. Cela peut donner, je suis d’accord, cette impression d’un peu de facilité. Ce n’est absolument pas ce qu’on souhaitait.

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Malgré tout, vous avez réussi à aller chercher le point de bonus offensif sans vous affoler. C’est plutôt satisfaisant ?

Oui, notre deuxième mi-temps a été plus consistante, même si ce n’était pas non plus folichon. Mais c’était plus propre, plus organisé. La mi-temps nous a permis aussi de réagir un peu là-dessus, sans paniquer non plus parce qu’on voyait que Dax se nourrissait uniquement de nos petites erreurs, et ne produisait pas grand-chose. On savait donc qu’on pouvait être dangereux, mais il fallait juste être un peu plus précis. Après, a contrario, ce qu’on a vraiment apprécié, c’est cette capacité à ne rien encaisser sur nos temps faibles. En étant très moyen, on termine avec un score de 31-0, et un bonus offensif en poche. Cela nous permet de garder les pieds sur terre, de continuer à définir nos axes de travail, tout en ayant quand même cinq points au classement.

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Avez-vous dû élever la voix à la pause ?

Au lieu de leur mettre une soufflante sans solution, on a essayé plutôt de leur en donner justement pour reconstruire notre match. Chose qui a été plutôt bien faite, je trouve, même s’il n’y a pas eu de grandes envolées. Il n’y a pas eu énormément de choses sur le plan offensif. Mais, en tout cas, sur la conquête et sur la défense, on a été plutôt consistants.

Justement, comment expliquez-vous que le secteur défensif à domicile est une grande réussite alors que c’est plus compliqué à l’extérieur ?

Je crois qu’il y a un gros état d’esprit qui anime cette équipe. Il faut qu’on arrive à l’exporter maintenant. C’est vrai que c’est très paradoxal. On a beau avoir des temps faibles, on ne lâche jamais. Il y a une solidarité collective qui était en place, et cela, par contre, c’est un gros point positif.

Au-delà du contenu qui était perfectible vendredi soir. Vous avez pris 24 points sur 25 possibles à domicile. C’est quand même une belle satisfaction ?

Oui, c’est hyper positif. Le seul point de bonus qui nous manque, c’est contre Béziers, où on aurait dû le prendre également. On ne l’a pas pris, c’est comme cela. Mais 24 points sur 25 sur nos cinq réceptions, c’est sûr que c’est un bon score. Après, il y a le résultat et le contenu. C’est notre travail à nous d’améliorer tout cela. Cependant, c’est sûr que, sur nos cinq réceptions, on a prouvé certaines choses.

Dans quel état d’esprit étaient les joueurs à l’issue de la rencontre ?

Un peu comme nous. Je pense que les spectateurs n’ont pas pris trop de plaisir. Nous le staff non plus, et les joueurs encore moins. On fait ce jeu pour prendre du plaisir en priorité. Quand tu n’en prends pas, tu as gagné, et tu es content. Mais tu n’as pas une euphorie parce que tu sais très bien au fond de toi que tu n’as pas été à 100 % de ton potentiel.

Le point noir de la soirée reste l’exclusion de Tomasi Fineanganofo…

Cela nous embête. On savait qu’on avait un arbitre qui était très pointilleux avec une moyenne de quatorze pénalités par match et par équipe. Tomasi, pour moi, c’est un accident. C’est difficile, le mec tombe. C’est comme cela. Mais on a fait des fautes bêtes et inutiles qui nous ont remis sous pression au-delà de la question. Je pense qu’il faut qu’on soit bien plus en maîtrise que cela, parce qu’autant quand l’adversaire te pousse à la faute et qu’il joue bien, c’est mérité, autant toi, quand tu fais des erreurs simples et évitables, c’est plus pénalisant. Mais Tomasi, oui, cela fait partie de notre sport, surtout maintenant, avec ces têtes-têtes sur les zones de plaquage. On sait que cela ne pardonne pas.

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