November 1, 2025

REPORTAGE. L’Assemblée nationale rejette la taxe Zucman : la droite rit, la gauche pleure et le gouvernement tient

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Les députés ont rejeté, au cours de l’après-midi du vendredi 31 octobre 2025, la dite-taxe Zucman. Les élus de droite s’en félicitent, quand ceux de gauche sont partagés entre temporisation et appel à la dissolution.

Nouvelle journée sous haute tension à l’Assemblée nationale, à Paris, en ce vendredi 31 octobre 2025, avec le rejet de la dite-taxe Zucman par les députés (172 voix pour et 228 contre), dans le cadre de l’examen du Projet de loi de finances (PLF) pour 2026. À l’issue du scrutin, en fin d’après-midi, dans la salle des Quatre-Colonnes, les représentants des différentes formations politiques se croisent, les uns criant victoire, les autres se désolant, voire appelant à la censure.

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Au premier rang des satisfaits, Laurent Wauquiez, président du groupe Droite républicaine, se félicite d’avoir empêché “la taxe-mania de Zucman, qui aurait tué l’emploi en France”. Le député de Haute-Loire poursuit : “Dans cet hémicycle, certains sont devenus fous ! Je suis très content que nous, à droite, on ait fait le travail. Maintenant, nous allons proposer des économies de dépenses, avec cette même énergie.” Et avec toujours, selon ses termes, “l’obsession de protéger les Français”.

Évidemment, dans l’autre partie du spectre politique et, en particulier du côté du groupe La France insoumise présidé par Mathilde Panot, le constat n’est pas partagé. “Comme d’habitude, le Rassemblement national a changé de position. Avant, il s’abstenait et maintenant s’oppose, présente la députée du Val-de-Marne. On voit qu’il n’y a absolument rien à négocier avec le pouvoir macroniste. Nous continuons d’appeler à la censure du Premier ministre Lecornu et au départ d’Emmanuel Macron !”

“On fera les comptes à la fin de l’examen”

En réalité, même si d’autres figures de gauche expriment des positions similaires (la députée Autain, du groupe Écologiste et social, évoque “un possible tournant” quand son homologue Ruffin condamne “l’alliance de l’extrême droite et de l’extrême argent”), chacun attend la réaction du PS, dont dépend la survie du gouvernement Lecornu. La formation d’Olivier Faure avait fait parlé d’elle plus tôt dans la journée en prenant part à un déjeuner à Matignon. Mais, elle a commencé par garder la voix mezzo voce.

Arthur Delaporte a témoigné d’un “bilan entre colère et inquiétude. On fera les comptes à la fin de l’examen de la première partie du PLF consacrée aux recettes. On verra alors si elle est votable.” Un avis partagé par Olivier Faure, premier secrétaire du PS : “En l’état, nous voterions contre ce budget car il comporte encore trop d’horreurs. Il faut continuer à trouver de nouvelles dépenses, comme le dégel des retraites et pensions sociales évoqué en hémicycle par Sébastien Lecornu.”

En résumé, l’Assemblée nationale ne s’est pas encore majoritairement positionnée en faveur de la dissolution et les responsables temporisent. Le vote solennel sur la première partie du PLF est prévue mardi 4 novembre. Il pourrait faire office de point de bascule pour le Parti socialiste et le Premier ministre Sébastien Lecornu et ses ministres. D’ici là, les négociations se poursuivront. Mais, Prisca Thévenot, députée Ensemble pour la République, prévient : “Ça ne pourra pas être le PS, tout le PS, rien que le PS.”

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