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Le Nouvel Obs
Sébastien Lecornu à l’Assemblée nationale, le 29 octobre 2025. SERGE TENANI / HANS LUCAS VIA AFP
Sébastien Lecornu a déclaré qu’il fallait « renégocier » l’accord franco-algérien de 1968, dont la dénonciation a été demandée jeudi 30 octobre par l’Assemblée nationale dans le cadre d’une résolution présentée par le Rassemblement national (RN).
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« Il faut le renégocier parce qu’il appartient à une autre époque » et « on voit bien qu’on n’est plus du tout dans la même période », a déclaré le Premier ministre lors d’un déplacement à Carentan (Manche).
Il a précisé que « c’est le président de la République qui est garant des traités, qui les négocie et qui les signe » et que « la politique étrangère de la France, elle n’est pas faite par des résolutions au Parlement. Ce qui n’empêche pas de respecter le vote de ce matin ».
Le Rassemblement national a obtenu une première victoire à l’Assemblée nationale ce jeudi, en faisant adopter à une voix près une résolution visant à « dénoncer » l’accord franco-algérien de 1968. Cet accord, signé six ans après la fin de la guerre d’Algérie, crée un régime d’immigration favorable pour les Algériens, qui n’ont pas besoin de visa spécifique pour rester plus de 3 mois dans l’Hexagone et accèdent plus rapidement que les autres étrangers aux titres de séjour pour 10 ans, y compris dans le cadre du regroupement familial.
Une victoire « historique » pour le RN
Plus tôt dans la journée, le ministre des Relations avec le Parlement, Laurent Panifous, avait fait part auprès de l’AFP de son incompréhension sur le choix des députés Horizons de « donner le point » au RN – la moitié des députés des groupes LR et Horizons ont voté en faveur de la résolution. Même s’il avait également dit à la tribune que Paris entendait « privilégier la voie de la renégociation dans le cadre d’un dialogue exigeant » avec Alger.
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Du côté du parti Horizons également, « nous demandons cette dénonciation », a rappelé le député Sylvain Berrios, soutenant un texte présenté comme « un mandat donné au gouvernement pour qu’il fasse son travail ». Et le patron des LR Bruno Retailleau de mettre la pression sur Emmanuel Macron, en lui enjoignant, sans grande surprise, de « ne pas ignorer » ce vote et de faire preuve de « fermeté » avec l’Algérie.
Désormais, « il faut que le gouvernement tienne compte du vote de l’Assemblée nationale », a jugé une Marine Le Pen triomphante, se félicitant d’une « journée que l’on peut qualifier d’historique » pour son parti.

