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Michelle descend du taxi les bras chargés d’une valise, d’un tote bag et d’un sac à dos. La jeune israélienne referme la porte du véhicule derrière elle, aidée de sa seule main libre, l’autre lui sert à tenir son livre tout juste paru. « Nos cœurs invincibles », c’est le nom de l’ouvrage coédité par « le Nouvel Obs » et Flammarion, qui rassemble la correspondance qu’elle a échangée depuis un an et demi avec Tala, une jeune palestinienne. C’est à l’occasion de sa parution en librairie, ce mercredi 1er octobre, que les deux jeunes femmes se rencontrent pour la première fois en chair et en os à Paris, une semaine après leur tout premier échange de vive voix par visioconférence.
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Tout débute peu après le 7-Octobre, Dimitri Krier, journaliste au « Nouvel Obs » contacte les deux jeunes étudiantes en droit pour leur proposer ce projet. Depuis mars 2024, elles se racontent ainsi leur quotidien dans la guerre, leurs études, leurs peurs, mais aussi leurs rêves et leurs projets. L’une a 22 ans et vient de Gaza City, l’autre a 25 ans et vient de Sdérot, à moins d’une dizaine de kilomètres de la frontière. L’une a connu l’enfer de Gaza : les bombes, la famine, les décès de proches et les multiples déplacements forcés. L’autre a vécu l’arrivée des terroristes armés du Hamas le 7-octobre : restée confinée 48 heures dans son bunker, elle a dû être déplacée et l’un de ses amis a été pris en otage avant d’être assassiné en captivité. Pourtant, ensemble, elles ont choisi la voie du dialogue pour tenter de mettre fin à la situation humanitaire dramatique en Palestine.
Une rencontre nocturne mais lumineuse
Il est 23 heures passées, Tala a atterri une heure avant Michelle, elle en a profité pour se balader jusqu’à la tour Eiffel avec un ami, avant de rentrer dans le petit hôtel que les deux jeunes femmes occuperont dans le 15e arrondissement de la capitale. Leur rencontre dans la rue ressemble à celle de deux vieilles amies : « Salut, comment tu vas ? Comment s’est passé ton voyage ? » demande Tala en enlaçant joyeusement Michelle. « Bien, mais un peu long, je suis fatiguée », admet Michelle, souriante.
La scène est émouvante. Au bord du passage piéton, les sujets de discussions s’enchaînent naturellement sans interruption : leurs études, leurs repas, leurs émotions, leurs tailles – se qualifiant chacune de « petite », elles avouent amusées avoir eu peur que l’autre ne le soit pas – et leur voyage jusqu’à Paris. « C’est la première fois que je sors de Gaza. Je me sens comme une enfant qui découvre tout pour la première fois. » Après avoir obtenu une bourse d’étude en Irlande le 28 août 2025, Tala a pu être évacuée de Gaza : « C’est grâce à ça que ce rêve de nous rencontrer a pu devenir réalité. »
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« Moi mon père vit ici, je connais un peu la ville, je serais ravie de te la faire découvrir », s’enthousiasme Michelle. Passé les multiples embrassades amicales, les rires et les longues discussions, de retour à l’hôtel, Tala et Michelle qui veulent devenir « amies », se vantent déjà d’avoir « beaucoup de choses en commun, bien plus que la guerre et le génocide en cours ».