Ils ont fait chanter la France et connu les feux des projecteurs. Mais derrière les refrains populaires, certains visages emblématiques de la chanson française affrontent aujourd’hui des lendemains plus discrets, parfois difficiles.
Ils ont connu la gloire, les tournées triomphales et les plateaux télé. Mais, des décennies plus tard, certains visages familiers de la chanson française vivent désormais dans la simplicité, voire la précarité, entre difficultés financières et choix assumés de retrait.
Michel-Pierre Autissier, l’ex-Poppys
Ancienne voix emblématique des Poppys, Michel-Pierre Autissier vit aujourd’hui dans un HLM de Toulouse, en fauteuil roulant. Avec une pension de “773 euros par mois”, il a confié à La Dépêche vivre “comme un chien”. “On n’a jamais touché d’argent”, regrette-t-il au sujet des ventes colossales du groupe dans les années 1970. Après une vie de musique et de petits boulots, l’ex-enfant star cumule désormais les dettes et une santé fragile. Son histoire a ému des centaines de fans, certains lui ayant envoyé un chèque ou un fauteuil roulant pour l’aider à poursuivre son combat.
Ophélie Winter
À 51 ans, Ophélie Winter a connu les feux de la rampe avant de tout perdre. L’interprète de Dieu m’a donné la foi a reconnu avoir traversé une période de grande instabilité : “J’habite nulle part, en fait”, confiait-elle en 2019 dans Touche pas à mon poste, expliquant dormir “dans [sa] voiture” ou “à l’hôtel”. Marquée par des années de harcèlement médiatique et un cambriolage violent qui l’a défigurée, elle assure aujourd’hui aller “mieux dans [s] es baskets”, loin des paillettes.
Hugues Aufray
Le cas d’Hugues Aufray est différent : à 96 ans, le chanteur de Santiano n’est pas ruiné, mais il a choisi de léguer tout son patrimoine à ses filles. “J’ai laissé tous mes biens à mes enfants. Je n’ai plus rien à moi”, confiait-il au Parisien le 27 octobre dernier. Locataire de sa propre maison à Marly-le-Roi, il continue à se produire pour subvenir à ses besoins et “laisser quelque chose à [sa femme] Murielle”. Victime d’escroqueries et de mauvaises affaires, il poursuit la scène “pour voyager mais aussi pour manger. Pour vivre, au sens premier du mot”.
Frédéric François
À 73 ans, Frédéric François ne parle pas de ruine mais de modestie. Invité en 2023 de l’émission Chez Jordan sur C8, il a révélé percevoir “4 000 euros tous les trois mois” de la Sacem : “On divise par trois, ça fait 660 et quelques. L’État prend 50 %.” Une somme dérisoire au regard de sa longue carrière et de ses succès populaires. Sa femme, Monique, perçoit “une belle retraite de 386 euros”, a-t-il ironisé, précisant qu’il devait encore chanter pour vivre. “Si tout s’arrêtait maintenant, wow ! La pasta dominicale, il ne faudrait plus mettre de parmesan et de sauce tomate”, a lancé avec humour l’interprète de Je t’aime à l’italienne, cité par Gala.
Lio
À 63 ans, Lio a elle aussi connu son lot de revers. L’interprète de Banana Split a dû brader sa maison aux enchères à la fin des années 1990, après des dettes accumulées. “Je ne vis pas mal, mais je vis à flux tendu. Je n’ai pas de trésorerie”, expliquait-elle à Purepeople en 2022. “Je suis une nomade avec tout ce que ça implique, surtout quand on n’a plus 20 ans”, confiait-elle encore. La chanteuse, qui se décrit comme “riche de plein de choses, mais pas sur [son] compte en banque”, a récemment sollicité ses fans via une cagnotte participative pour financer son nouvel album, preuve que la précarité peut aussi toucher les icônes de la pop.