Sylvie et Francis Godard, la mère et le beau-père de Christophe Gleizes, avec une pancarte à l’effigie du journaliste emprisonné, au siège de l’ONG Reporters sans Frontières, à Paris, le 24 octobre 2025. STEPHANE DE SAKUTIN/AFP
        
Il s’en souviendra comme du jour le plus important de sa vie. Lorsque Maxime Gleizes est arrivé devant les murs chaulés, hérissés de barbelés de la prison de Tizi Ouzou, en Kabylie, qu’il a visualisé le fait que son grand frère était détenu au cœur de l’Algérie depuis trois mois, son cœur a chaviré. Il avait bien imaginé cette cellule de 10 mètres carrés que Christophe partage avec un influenceur malien coupable d’avoir fait voler un drone au-dessus du Sahara occidental. Mais pas qu’il aurait les jambes coupées devant le portail vert de la prison. Alors l’acteur roux aux yeux vert tendre a posé son couffin, le graal des prisonniers algériens, qu’il avait rempli de 8 kilos de viande grillée et de livres. « Le Dernier Jour d’un condamné » de Victor Hugo, « Eugène Onéguine » d’Alexandre Pouchkine, et de la poésie qu’aime tant son frère. « Seulement des livres courts, sinon les hommes chargés de la censure ne les lisent pas et ils n’arrivent jamais. » Puis il a rassemblé ses forces et, devant les vitres en Plexiglas du parloir, il a affiché son plus beau sourire de théâtre. Il avait tout répété dans sa tête pour ne pas perdre une seconde des trente minutes qu’allait durer l’entrevue. « Mais comment faire tenir la vie en trente minutes ? »
                              
Christophe Gleizes est arrivé au parloir, confiant et athlétique. Et les deux frères ont parlé de littérature et de football comme toujours, du « Maître et Marguerite » de Boulgakov que Christophe lit en prison, de son petit carnet qu’il a pu cantiner et dans lequel il écrit des poèmes sur sa famill…
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