5 Grands Chelems dont 2 Roland-Garros, 2 Masters, une victoire en Coupe Davis avec la France en 2017… Nicolas Mahut est une légende du double, mais le Français a également marqué le tennis en simple en disputant le plus long match de l’histoire à Wimbledon en 2010. Le Français a pris sa retraite ce mardi 29 octobre après une ultime défaite au Masters 1000 de Paris.
Nicolas Mahut tire sa révérence. À 43 ans, le Français entré dans la légende du tennis en livrant un combat de plus de onze heures contre John Isner à Wimbledon en 2010 avant de briller en double, a disputé ce mardi 29 octobre à Paris son dernier match professionnel.
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Sur le court N.2 du Masters 1000 de la capitale française, l’Angevin et son partenaire bulgare Grigor Dimitrov ont longtemps résisté aux assauts des spécialistes du double Hugo Nys et Edouard Roger-Vasselin, arrachant le deuxième set dans un sursaut d’orgueil. Mais la paire franco-monégasque a nettement mieux géré le tie-break décisif pour finalement s’imposer 6-4, 5-7, 10/4 au bout d’une heure et demie de combat.
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Un concert de “Nicolas ! Nicolas !” est alors descendu des tribunes, jusqu’ici nettement moins tapageuses que celle du court N.1, où le Français Valentin Royer disputait un autre duel à suspense contre l’Espagnol Alejandro Davidovich. Après avoir troqué son t-shirt contre celui de Dimitrov, signé quelques autographes et salué une dernière fois le public, le jeune retraité a quitté le court sans effusion, sous les applaudissements du Bulgare, de ses adversaires du jour et de milliers de spectateurs.
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Même s’il a peu joué ces derniers mois, le Français tenait à vivre un dernier match professionnel “pour pouvoir passer tranquillement à l’après”, qu’il consacrera en 2026 à entraîner son compatriote Benjamin Bonzi. “Aujourd’hui, je peux raccrocher et me dire que je suis allé au bout. Et je peux me retourner en étant fier de ce que j’ai fait”, a commenté Mahut, dont les yeux se sont embués avant le dernier service de sa carrière.
“La préparation du match n’a pas été simple, c’était assez émouvant”, a reconnu le droitier quelques instants après son ultime match officiel. Pour l’occasion, Bonzi, Richard Gasquet, Julien Benneteau ou Mansour Bahrami s’étaient pressés aux abords du court. “Il a eu une carrière magnifique”, l’a complimenté Dimitrov, ex-N.3 mondial en simple.
“On se connaît depuis tellement d’années. On s’est livré de formidables batailles et puis surtout, c’est un gars génial”, a poursuivi le Bulgare de 34 ans. “C’est un bosseur fou”, renchérit Pierre-Hugues Herbert, son partenaire de double au long cours avec qui il a conquis 21 titres dont 5 en Grand Chelem, jusqu’à se hisser au rang de N.1 mondial de la spécialité.
“Pour l’éternité”
Mahut est “quelqu’un qui a une rage et qui me l’a transmise, et m’a permis d’accomplir peut-être les plus belles choses dans ma carrière”, ajoute Herbert. Avec son imposant palmarès en double (37 titres au total) et quatre trophées en simple, Mahut n’a pas ménagé ses efforts pour effacer le souvenir longtemps cuisant du marathon de Wimbledon.
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Difficile malgré tout de séparer son nom de ce duel homérique de onze heures et cinq minutes contre l’Américain John Isner, perdu 70-68 au cinquième set au bout de trois jours de combat, du 22 au 24 juin 2010. “C’était à la fois un moment assez douloureux et assez suspendu”, affirme Mahut. Le fait d’être associé à cette défaite au bout du suspense “a été longtemps un fardeau, je n’avais pas envie d’en parler”, a rembobiné le droitier.
La grande carrière de Nicolas Mahut s’achève aujourd’hui, après une défaite en double aux côtés de Grigor Dimitrov.
Champion ici en 2019, 5 titres en Grand Chelem, 2 victoires au Masters.
Merci pour les souvenirs, Nicolas. Profite bien de ce nouveau chapitre u2764ufe0f… pic.twitter.com/I4u52EXQxF
— ROLEX PARIS MASTERS (@RolexPMasters) October 28, 2025
Mais les titres en simple, sur le gazon de ‘s-Hertogenbosch (2013, 2015, 2016) et Newport (2013) ont agi comme un baume sur cette plaie, en prouvant qu’il était davantage qu’un “beau perdant”. “J’ai du plaisir maintenant à parler” du match contre Isner “parce que c’était une expérience folle”, assure Mahut.
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“Ça m’a apporté énormément en tant que joueur, en tant qu’homme. On peut m’associer à ce match-là […] parce que je sais qu’à côté, j’ai réussi à gagner”, développe-t-il. “Je n’ai pas été assez fort pour laisser mon empreinte dans le tennis mondial par mon palmarès. Mais j’ai trouvé une manière d’être associé pour l’éternité à Wimbledon, qui pour moi est le plus grand tournoi du monde”, savoure Mahut.

