Le verger Jangopom sinistré à Gaillac (Tarn), retrouve ses couleurs après l’incendie d’août dernier. Avec la récolte et le retour des clients, Esther et Tom Jansen sont tournés vers la reconstruction de leur habitation et le retour à la vie normale.
Dans la contre-allée menant à l’exploitation, le ballet de voitures et d’utilitaires a repris. L’odeur de brûlé a été remplacée par celle des pommes. Le craquement des poutres encore chaudes, par le tintement des bouteilles de jus mises en rayon.

Dans la nuit du 10 au 11 août dernier, un incendie s’est déclenché dans la maison d’habitation située au milieu des vergers Jangopom à Gaillac (Tarn). Seule une partie des 600 m² a pu être sauvée. Une partie des stocks en produits transformés a été réduite en cendres. Un sinistre, à quelques jours du début de la récolte.
Deux mois plus tard, les étals à l’entrée du verger débordent à nouveau de pommes. Les châtaignes manquent à l’appel, victimes de leur succès. “Ça a été une jolie récolte”, résume, soulagée, Esther Jansen, la propriétaire du verger.
La reconstruction se dessine
C’est que, depuis deux mois, l’agricultrice et son mari ont dû mener de front leur activité professionnelle et tout l’administratif après le sinistre. “Au départ, ça paraissait être une montagne, mais, en avançant petit à petit, on y est arrivé.”

Selon le rapport des experts, l’incendie serait parti d’un court-circuit sur une plateforme de récolte des pommes. Ces derniers estiment que la vie des Jansen restera quelque peu bouleversée pour les 18 prochains mois. Ils espèrent boucler le dossier d’ici la fin de l’année, pour laisser place, au printemps, à la phase de reconstruction.
En attendant, “on est encore en train de déblayer”, relate la propriétaire. “Ce n’est pas forcément toujours drôle, on voit remonter des objets à moitié calcinés.” Le couple et leurs trois enfants logent dans un gîte en attendant de pouvoir regagner leur propriété. Un bâtiment préfabriqué sert pour les bureaux, un autre vient d’être posé pour les douches et sanitaires des salariés.
“On n’a pas eu de curiosité malsaine”
Un incendie qui avait marqué notamment les clients fidèles, à quelques semaines de la réouverture du magasin en plein air. “On a eu beaucoup de monde au début, mais pas de curiosité mal placée, c’était beaucoup de soutien”, relate Esther Jansen. “Les gens nous demandaient comment nous aider. Je leur répondais de manger des pommes”, sourit l’agricultrice. À la caisse, une cliente attend justement pour donner quelques jouets pour les enfants du couple.

Désormais, l’exploitation reprend petit à petit son rythme de croisière. Cinq palettes de pommes partent dans la semaine pour faire de nouvelles compotes. Une nouvelle salve de châtaignes doit être ramassée, les dernières pommes cueillies. “Se concentrer sur les pommes et sur nos clients nous a aidés à traverser la période. Il n’y a pas du négatif tout le temps. On essaye de positiver sur l’avenir, ça se reconstruit.”

