Un vol de carburant sur un chantier a conduit trois hommes au tribunal de Cahors. Pris sur le fait lors du siphonnage, l’un avait menacé le dirigeant avec une arme factice. Des peines de prison avec sursis ont été prononcées.
“C’est un trio de pieds nickelés”, commente le procureur devant l’audience de ce jeudi 23 octobre. Pourtant à la barre, ils ne sont que deux sur trois. Ces hommes étaient jugés pour avoir siphonné du gazole sur des engins de chantier de l’entreprise de carrière CM Quartz, située à Saint-Denis Catus. Le 15 janvier 2023, le directeur de la société constate sur ses caméras de surveillance une intrusion.
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Deux hommes, un chien et un fourgon sont détectés. Mais lorsqu’il arrive sur place, les individus sont déjà partis. Rebelote, le 18 janvier, mais cette fois, ce sont trois hommes, avec ce même véhicule sur place. Il se rend sur place avec sa compagne et découvre une pompe à main. Il croise alors Edouard*, qui refuse de partir et le menace avec une arme. La conjointe du dirigeant filme toute la scène. Le voleur quitte les lieux quelque temps plus tard avec ses deux compères. Son véhicule est retrouvé quelques semaines plus tard, ainsi que son arme.
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“Les faits sont là, je ne peux pas le nier”, déclare Edouard à la barre. “Moi je suis allé qu’une fois sur les lieux, je n’ai pas le souvenir d’un deuxième soir”, ajoute Stéphane*. “C’était une fois de trop, après je suis consommateur de drogue, donc j’oublie des choses”, poursuit-il. “Pourquoi on voit votre fourgon deux fois alors ?”, demande la présidente. “Je ne peux pas vous dire”, répond Edouard. Concernant le préjudice, le chef du groupe affirme avoir siphonné l’équivalent de trois bidons de 20 litres.
“C’est moi qui ai eu l’idée, on m’avait parlé de ce plan pour faire le plein du fourgon”, raconte-t-il. Le prévenu embauche deux amis à lui pour l’aider, Stéphane et Jeff*. Tous les trois sont des saisonniers. Ils font les vendanges un peu partout en France et se sont rencontrés à cette occasion.
Une minimisation des faits d’après le procureur
Problème, lors de cette deuxième mission nocturne, Jeff est complètement ivre. “Il était bien allumé, il n’était pas lui-même et il est même tombé dans un fossé, donc je l’ai porté sur mon épaule”, raconte Stéphane. “Il était complètement passif, il a simplement tenu un bidon, il avait un rôle de suiveur”, raconte l’avocate de Jeff.
Trop occupé à se charger de son ami qui titubait, Stéphane ne remarque pas qu’Édouard avait sorti une arme devant le dirigeant de CM Quartz. “Elle était factice, mais j’ai pris peur en le voyant donc je lui ai montré”, souligne le prévenu.
“Vous avez quasiment été pris la main dans le sac”, affirme le procureur. “Comme d’habitude dans ce genre d’affaire, on minimise les faits, mais vous avez reconnu avoir volé du carburant avec deux autres individus”, continue-t-il. Il demande un sursis probatoire pour Édouard et Stéphane, et une amende avec sursis pour Jeff, absent à la barre ce jeudi car en stage agricole dans le Calvados. Les deux hommes n’ont pas d’avocat pour se défendre. Finalement, ils seront tous les trois déclarés coupable avec des peines différentes : Huit mois de prison avec un sursis probatoire pendant deux ans et une amende 800 € pour Edouard, six mois de prison avec un sursis probatoire pendant 18 mois et une amende de 500 € pour Stéphane. Enfin, Jeff écope d’une amende de 800 € dont 500 € avec sursis.

