October 22, 2025

Rodez. Après l’inquiétude, la colère face à la gestion de la DNC

l’essentiel
Lundi soir, devant la préfecture à Rodez, les agriculteurs de la FDSEA et des JA étaient nombreux pour manifester leur colère et leur incompréhension face aux mesures prises par l’État pour contenir la propagation de la dermatose nodulaire contagieuse (DNC) qui touche les troupeaux de bovins.

L’action s’est décidée le matin même. Alors que la colère allait crescendo dans les rangs des éleveurs de la FDSEA et des JA, mais également dans ceux des autres syndicats agricoles de la Confédération paysanne et de la Coordination rurale (qui ont eux aussi décidé d’une action aujourd’hui à partir de 10 h 30 au rond-point de la Gineste à Rodez). La mesure décidée par le ministère de l’Agriculture d’interdire les sorties de bovins du territoire, afin de lutter contre la propagation de la DNC (dermatose nodulaire contagieuse), a été le déclencheur des actions syndicales.

Ainsi, tard dans la soirée de lundi, une centaine d’agriculteurs se sont retrouvés devant les grilles de la préfecture à Rodez, des bétaillères et des remorques pleines à ras bord de pneus. Et tandis qu’une délégation de la FDSEA et des JA rencontrait la préfète, les militants déversaient le chargement devant les grilles de la préfecture, érigeant un mur de plusieurs mètres de hauteur, symbole de l’arrêt de la circulation des animaux.

En première ligne de cette action, le vice-président de la FDSEA et président du groupe “viande” à la Copa-Cogeca (la représentation des agriculteurs et des organisations professionnelles en Europe), Dominique Fayel a dénoncé “une décision qui ajoute de la difficulté financière en plus de celles sanitaires. Il n’y a rien qui va”. “Nous avons été sidérés par cette mesure. Personne ne pouvait s’attendre à une telle interdiction. Ce mur de pneus, dressé devant la préfecture, symbole aujourd’hui la colère” du monde agricole, selon Dominique Fayel.

“Un caprice de nos administrations”

La piste la plus sérieuse pour lutter contre la DNC est celle du vaccin, poursuit Dominique Fayel. Une solution qui pourrait permettre d’éviter la diffusion de la maladie ainsi que l’abattage des cheptels. Il faut également assurer un contrôle rigoureux des mouvements d’animaux entre les zones contrôlées et le reste du pays. Sur ce point, l’État a failli. Finalement, il n’y a pas tellement de cas de DNC. Mais il en existe suffisamment pour à chaque fois élargir les zones de protection.”

Mais la principale source de colère reste cette interdiction de déplacer les animaux en dehors de frontières et ce, jusqu’au 3 novembre. “Ce qui a été décidé est un caprice de nos administrations, martèle Dominique Fayel. Et absolument pas de nos voisins espagnols ou italiens vers qui nous exportions nos animaux.” Et le vice-président de la FDSEA de rappeler que l’Aveyron “fait partie des 4-5 gros exportateurs d’animaux avec des départements comme le Cantal, l’Allier, la Saône-et-Loire. Il s’agit donc d’une part très importante de notre agriculture”.

Surtout, si le ministre a poussé l’interdiction d’exporter les bovins jusqu’au 3 novembre, “rien ne nous dit que l’épidémie sera terminée. La crainte est que ces mesures traînent en longueur”.

Et alors que les prix des animaux exportés étaient plutôt encourageants ces derniers mois, les éleveurs ont peur que cette situation ne vienne remettre en cause “la belle dynamique qui existait”, souffle Dominique Fayel.

En attendant, les agriculteurs ont promis de ne pas relâcher la pression sur l’État afin que l’administration desserre l’étau sur les exportations de bovins.

source

TAGS: